Lundi 14 10 2013
Après suspension du campement de la Place de la République, le 3 octobre dernier, les familles mal logées et sans logis, prioritaires DALO, anciens demandeurs, locataires en galère se réinstallent à partir de 15h place de la République.
Elles attendront le résultat de la table ronde qui se déroulera à 17h à la Préfecture de région avec des représentants du Ministère du logement, de la Ville de Paris, et de la Préfecture, bien décidées à rester si cette réunion n’apporte pas du nouveau aux mal logés et aux sans logis mobilisés.
L’ordre du jour présenté par le DAL début octobre est le suivant :
1 – protocole d’accord pour le relogement progressif de 300 familles environ jusqu’à fin mars 2014,
2 – lancement d’un plan d’iurgence de mobilisation de 50 000 logement et locaux vacants en Ile de France, afin de sortir des sans a bris de la ure et reloger les prioritaires DALO (réquisitions, mises à disposition des locaux publics, intermédiation locative ..)
3 – examen des améliorations à apporter à la loi ALUR, pour assurer le relogement des prioritaires DALO, le droit à un hébergement jusqu’au relogement, appliquer la loi de réquisition, interdire les expulsions illégales et les congés frauduleux, renforcer les droits des habitants de logement indécents ou indignes, baisser les loyers, cesser les expulsions sans relogement
4 – Suspension de la délégation au 115 de l’hébergement hôtelier des familles prises en charge par la Ville de Paris, et hébergement des expulsés, notamment en Seine Saint Denis
Mardi 15 10 2013
La police a évacué brutalement le camp des mal logés de la République, entre 12h45 et 13h.
10 personnes ont été interpellées, 6 mères de familles et 4 hommes, (qui gardaient le campement); ils ont été conduit de force dans un car et sont au commissariat du 5e, rue de la montagne sainte
Geneviève.
Un père de famille interpellé est blessé (oreille décollée) .
Des effets personnels ont été entassés dans un camion (couvertures, sacs, bâches banderoles …), et
emmenées.
Les familles attendaient une réponse à l’issue de la table ronde qui s’est tenue hier soir. Le Gouvernement et les autorités ont choisi la force, face aux mal logés, parmi lesquels nombreux fêtaient aujourd’hui l’Aïd el kebir.
Une déclaration de manifestation avait été déposée, jusqu’à Lundi 21 octobre, conformément à la
réglementation.
DAL et les familles mal logées sont choquées , et :
– dénoncent la brutalité de cette intervention visant à réduire au silence les mobilisations des mal logés,
répression, qui met en cause la liberté de manifester, et bafoue les droits des mal logés et des sans logis,
– exigent la libération immédiate des mal logés interpellé, et des poursuites sur les violences
commises
– demandent le relogement des 300 familles en lutte de la place de la République, la mobilisation de
50 000 logement et locaux vacants, pour les sans logis et les DALOs d’Ile de France, une vrai loi pour les mal logés, les sans logis, et les locataires, afin que le droit au logement soit mis en
œuvre.
Mercredi 16 10 2013
*Assiégées mardi 15 octobre, depuis la destruction du campement vers 12h30, par un important ( et démesuré) dispositif de police, (CRS, gardes mobiles et police parisienne d’intervention), les familles mal logées ont quitté la place de la République vers 23h, après 10h de harcèlement policier.
Un père de famille a été hospitalisé, à la suite de l’arrachement de son oreille par un policier lors de la destruction du campement : 10 points de suture. 10 personnes, dont 6 mères de famille, avaient été interpelées, puis libérées dans la journée.
Les mal logéEs, les sans logis et les locataires en lutte pour le respect de leurs droits, et l’application des lois de la République sont décidés et déterminés à faire valoir leurs droits, et demandent la poursuite des négociations de relogement (protocole d’accord) , l’amélioration de la loi Duflot, un plan de mobilisation d’urgence.
Droit Au Logement dénonce cette montée de la répression des mal logés, sur fond d’aggravation de la crise du logement, et remercie ceux et celles qui ont apporté leur soutien dans la journée et la soirée d’hier, notamment Mgr Gaillot, Danielle Simonet, Éric Coquerel, et les militantEs de différentes organisations solidaires (Jeudi noir, PG, APEIS, MNCP).
Face à la répression et la violence policière, les mal logéEs en lutte ne désarment pas et appellent à un rassemblement ce soir, à partir de 18h place de la république, pour exiger :
- L’arrêt de la répression policière, et des poursuite contre le policier violent
- la poursuite des négociations, et la signature d’un protocole pour le relogement des 300 familles en lutte
- un plan d’urgence de mobilisation de 50 000 logements, avant l’hiver, et une vrai loi pour défendre les locataires les ml logés et les sans logis
Jeudi 17 10 2013
A 0h50, le commissaire de permanence, en tenue de CRS a pris son mégaphone et a lancé la première sommation d’usage : “dispersez vous cette manifestation est interdite. Vous êtes passibles de 3000 euros d’amende et 1 an de prison avec sursis ”. Encerclées par les CRS et leurs cars , les familles chantent “police partout, logement nul part”.
Une centaine de mal logés et de militants sont là. Les mères de familles sont assises ou allongées, très déterminées, des enfants aussi. Les père de famille et les militantEs sont debout, prêts à affronter une violente charge des CRS. Ces dernier font monter la pression. Cette fois “on va se les faire” … font ils entendre.
Il fait sombre, les coup de bottes et les brutalités peuvent se déchainer, a l’abris de regard.
La soirée avait bien commencé : avec la venue de Guy Bedos, le soutien de nombreux militants syndicaux, associatifs et politiques que nous remercions une fois de plus.
Une négociation a eu lieu quelques minutes avant, avec un représentant du DAL et un magistrat à la retraite, habitant du quartier qui a demandé à être appelé au cas où la police interviendrait : Louis Joinet, fondateur du syndicat de la Magistrature , magistrat et expert auprès de l’ONU.
Le directeur de cabinet du Préfet de police s’est déplacé. Il donne son accord pour l’installation en journée, mais pas la nuit. Le DAL promet une lutte qui peut durer des semaines et des mois, et demande un protocole d’accord et un échéancier de relogement des 300 familles en lutte, lesquelles ne craignent pas la répression. Une discussion s’ensuit avec les familles : On revient demain à 17h, Place de la République, tous ensemble, et on exige le retour des négociations, rompues depuis lundi.
Avant que le Commissaire ne lance la 2e sommation, les familles se lèvent, et commencent à partir. La décision avait été prise, mais les mal logés ont été une nouvelle fois interdits de manifester.
Vendredi 18 10 2013
Le 19 octobre, nous organisons une Journée d’actions pour le droit au logement et à la ville et contre la spéculation. Des groupes de différents villes d’Europe se sont rassemblés pour dire NON à la misère causée par la spéculation immobilière et foncière, la financiarisation du logement et les mesures d’austérité. Nous défendons une approche éthique et juste, où le logement est un droit humain et une nécessité, où tous les êtres humains, sans discrimination, ont un réel accès aux villes.
À Amsterdam, Athènes, Berlin, Budapest, Dublin, Düsseldorf, Genève, Lisbonne, Lorient, Malaga, Milan, Paris, Poznan, Rome, Rotterdam, Rouen, Varsovie, des actions auront lieu le 19 octobre pour revendiquer la baisse des loyers, la fin des expulsions, en particulier celles causées par les spéculateurs immobiliers, l’État et la Troïka, la construction de logements sociaux et la fin de la dette qui pèse sur les citoyen-n-es, sur le logement et les finances publiques. Les marchés financiers et les entreprises transnationales contrôlent une large part des stocks immobilier et foncier dans de nombreux pays européens. Nous affirmons que le logement, à travers l’Europe, doit être fondé sur les droits et besoins des citoyen-n-es et non sur le profit.
Nous devons sortir du marché les nouvelles constructions de logements et le stock existant de logements dans toutes les villes d’Europe, et nous devons promouvoir une gestion publique et un contrôle démocratique décentralisé.
Les locataires, les endettés du logement, les habitant-e-s et les sans abris de toute l’Europe doivent pouvoir jouir de leurs droits et voir appliquer le droit international qui garantit les normes communes de sécurité de l’usage, d’abordabilité, d’accès, de construction de qualité, de participation démocratique et de justice.
Dans de nombreux pays d’Europe, la situation est critique pour des millions d’habitant-e-s. Le plus clair exemple est celui de l’Espagne. Ces cinq dernières années, plus de 300 000 familles et individus ont été expulsés de leurs logements, alors que trois millions de logements restaient vides. Les banques, les institutions financières se sont enrichies pendant que des vies étaient détruites. Cela doit immédiatement cesser !
Mobilisations dans toute l’Europe, pour :
- L’application du droit au logement pour toutes et tous, dans tous les États en Europe
- Le droit à la ville comme aspiration à un développement urbain, à une ville différente, fondée sur les luttes collectives, la solidarité, les biens communs, et la démocratie réelle.
- La fin des expulsions partout en Europe et ailleurs!
- La fin des politiques de chaque État, de l’Union européenne et de la Troïka, qui engendrent des expulsions, du sans abrisme, et des coupes budgétaires dans les politiques de logement
- La fin de la financiarisation et de la marchandisation du logement, y compris du logement soci
- La fin de la criminalisation des sans abris et des militant-e-s pour le droit au logement
- La baisse immédiate des loyers de 20%, y compris en logement social, et un encadrement à la baisse
- La réquisition urgente des logements vides, et la taxation de la spéculation immobilière et foncière
- La construction et récupération de logements abordables et sûrs, sous le contrôle direct démocratique des habitant-e-s
Samedi 19 10 2013
Des incidents ont éclaté lors d'une
manifestation dans le cadre d'une mobilisation européenne sur le mal-logement, alors que les forces de l'ordre encerclaient quelque 200 personnes place de la République à Paris. Le DAL a déposé
une déclaration de manifestation statique du 14 au 21 octobre.
"Vers 14 h 45, nous avons voulu quitter la place et entrer dans le métro mais la police nous en a
empêchés", a déclaré à l'AFP le porte-parole du DAL, Jean-Baptiste Eyraud. Les heurts se sont produits alors que les manifestants voulaient défiler et en ont été empêchés par les forces de
l'ordre, a affirmé à l'AFP la préfecture de police.
Jean-Baptiste Eyraud a quant à lui contesté toute velléité de défilé. Selon lui, une bousculade a eu lieu
entre policiers et manifestants qui tentaient de faire un sitting pour rester sur les lieux. "Il n'y a eu aucune sommation", a expliqué Jean-Baptiste Eyraud, qui a dénoncé des "violences
inacceptables".
En fin d'après-midi les policiers
anti-émeutes encerclaient toujours les manifestants tandis qu'une dizaine de cars de police étaient stationnés autour de la place de la République, mais la tension semblait redescendre en début
de soirée. Selon la préfecture de police, une femme a été légèrement blessée à une jambe et transportée à l'hôpital par les pompiers.
"Une dizaine de personnes, surtout des femmes, ont des plaies et des hématomes", causé par les bousculades
et des coups directs des policiers, a affirmé Julien, un chirurgien qui soutient le rassemblement des mal logés, "je n'ai pas pu rentrer dans le rassemblement pour leur donner des antalgiques,
c'est un refus de soin".
Dans le rassemblement encerclé par la police, les manifestants scandaient des slogans tels que "police
partout justice nulle part".
Dans un communiqué, le Parti de Gauche a protesté "avec véhémence contre la violence policière qui s'est
abattue (...) sur les militants du DAL et les familles mal-logées rassemblées place de la République". "Nous tiendrons Manuel Valls responsable de tout dérapage policier. Quelques heures après
les propos nullissimes de François Hollande à propos de Leonarda, cet épisode confirme une nouvelle fois combien ce gouvernement, servile face à la finance, est brutal avec les faibles", estime
le PG.