Samedi 12 octobre, TF1 a invité SocialTV.fr à venir découvrir les coulisses de l’émission Danse avec les Stars 4 au Studio 217 à Aubervilliers. Danse avec les Stars est une émission de danse qui regroupe en moyenne plus de 5 millions de téléspectateurs devant leur poste.
Nous avons pu rencontrer toute l’équipe digitale qui s’active pour diffuser les tweets, les posts Facebook, les questions, les interviews et les reportages depuis les coulisses pour offrir aux spectateurs un contenu additionnel au prime diffusé en direct. Nous avons eu l’opportunité d’interviewer Cyril Garnier, directeur de MyTF1, de discuter avec Grégory Asher, présentateur du before, et Louis Métivet, Community Manager du programme.
Cyril Garnier / Directeur de MYTF1
SocialTV.fr : Bonjour Cyril, pourrais-tu nous présenter la stratégie de MyTF1 en termes de SocialTV et ce que vous proposez pour Danse avec les Stars 4 ?
Cyril Garnier : La SocialTV c’est vraiment une nouvelle approche pour nous. Elle arrive en complément de ce que l’on faisait auparavant. Si on revient au début du digital, nous avons des piliers important qui sont : l’accès au live de TF1, ou des chaines du groupe, et l’accès au replay. Ça à l’air assez évident mais c’est vraiment là dessus que nous avons construit notre offre et c’est principalement pour ces raisons que les gens consultent MyTF1. En plus de cette première couche nous avons ajouté la partie enrichissement de contenus. Par le biais de bonus, d’interviews, de bandes annonces, d‘extraits, de diaporamas, d’articles, nous venons enrichir l’expérience autour du programme. On propose ce contenu avant le programme, pendant et après en complément du replay et aujourd’hui c’est quelque chose qui est assez bien stabilisé et qui correspond aux besoins des téléspectateurs.
Comment avez-vous ressenti ce besoin de contenu additionnel de la part des téléspectateurs ?
Pour nous, cela a vraiment était une démarche très importante. Beaucoup de chaines ont choisi de faire du replay pur et dur, c’est-à-dire de mettre les programmes en ligne, point final. Chez MyTF1, nous avons toujours cru dans ce besoin d’enrichissement. Quand les gens viennent sur le digital ils veulent avoir accès au live et aux replays mais ils veulent aussi en savoir plus, voir l’interview même si celle-ci n’était pas à l’antenne. Certains même ont envie de savoir ce qui va se passer et de pouvoir préparer l’émission qui va arriver le soir ou dans les jours à venir. Pour nous c’est une vraie approche éditoriale et artistique que de trouver les bons angles dans le contenu. C’est un parti pris important de vouloir produire de la vidéo et d’accompagner, de nourrir les internautes, parce que finalement ce qui est important pour lui c’est de savoir à quoi il peut s’attendre. A partir du moment où vous couvrez régulièrement les programmes et bien il peut revenir sur MyTF1 et être informer sur le programme en temps réel. Ça c’est la première couche avant la Social TV. Ce qui change avec la Social TV c’est le fait de créer une interaction et un engagement de l’internaute de manière concrète. Nous voulons capturer son besoin de participer, de discuter et d’échanger autour du programme. Nous le faisons au travers du second écran via Connect et aussi sur les réseaux sociaux, sous la forme de discussion d’échange de viralisation tout au long de la semaine. Le troisième pilier est la représentation de cette discussion et de ces échanges à l’antenne. Pour répondre à cela nous diffusons les tweets en live, afin de matérialiser les discussions et vraiment associer les téléspectateurs au programme.
En fait vous promettez aux téléspectateurs une vraie connexion avec les stars et le programme ?
Effectivement, c’est une promesse à laquelle nous tenons beaucoup et c’est pour y répondre que nous avons mis plusieurs choses en place très concrètement sur Danse avec les Stars. Nous avons voulu créer un before, des décrochages dans les coulisses qui répondent à cette promesse d’interaction avec les stars. Grâce à cela les stars peuvent répondre directement aux questions des fans. Grâce à Connect nous sommes aussi capables de connaitre les grandes tendances et de les transmettre aux stars grâce à Grégory Ascher qui fait donc le lien avec les internautes. Il est la pour représenter la discussion sociale. On ne peut malheureusement pas tout traiter en si peu de temps donc il essaye d’annoncer les grandes tendances et les grandes opinions et nous nous essayons de faire du mieux possible pour répondre à toutes les questions qui sont posées au compte @DALS_TF1. Cela nous semble important pour permettre à l’internaute d’être au plus proche de la star qu’il apprécie et d’être dans l’émotion et le partage.
Ce dispositif vient-il de vous ou est-ce un dispositif acheté tel quel ?
Aujourd’hui chez TF1 nous faisons tout en interne, car le dispositif ne s’achète pas tel quel. Nous nous servons de notre propre expérience puisque ce n’est pas la première fois que nous mettons des dispositifs en place. Nous avions déjà fait un suivi des coulisses sur Danse avec les Stars, nous avons aussi fait beaucoup de chose sur The Voice et d’autres émissions donc nous avons une bonne expérience. Nous sommes aussi à l’écoute de tout ce qui se fait à l’étranger, mais il n’y a pas cette démarche de transaction puisque c’est nous qui produisons en tenant la caméra et en choisissant ce qu’on va diffuser. On est vraiment dans une démarche complémentaire de l’antenne. Aujourd’hui TF1 a une vraie volonté d’innover et de proposer des choses, même si elles ne sont pas prévues dans la production de l’émission.
Avez-vous des objectifs chiffrés en termes de retour sur investissement ?
Pour le moment on ne se fixe pas d’objectifs car la première chose qui nous pousse c’est le fait d’être convaincu par ce genre de dispositif. Grace aux retours des internautes nous savons que ces choses les intéressent et lorsque ce n’est pas le cas nous nous adaptons .Nous ajoutons petit à petit certains éléments, comme par exemple ce que nous avons créé sur The Voice avec le 5ème coach qui était un jeu de prédiction. On devait deviner quel talent allait remporter le jeu. Alors vu de loin certains n’ont peut-être pas remarqué, mais pour nous c’est très important. Autre exemple, avec Connect, pendant toute l’émission, vous pouvez répondre à des questions sous forme de jeu, et on vous promet que l’opinion que vous donnez sera retransmise ensuite aux stars. Nous sommes dans l’innovation et à ce titre nous ne somme pas du tout dans une recherche des gains d’audience.
Et sur la monétisation avez-vous la même approche ?
Oui, tout à fait. Pour un produit digital à un moment donné c’est très important de traiter le problème de la monétisation. Nous ne pouvons pas financer quelque chose qui a du mal à vivre dans la durée, nous sommes très attaché à maintenir des rendez vous avec les internautes et les téléspectateurs. Il faut attendre qu’un dispositif soit stabilisé et d’avoir une masse d’utilisateurs suffisamment grande pour que les annonceurs nous disent « tiens, ça m’intéresse, j’ai envie de voir ». Aujourd’hui nous ne sommes pas encore dans une démarche de retour sur investissement, nous sommes dans la promesse de satisfaire l’internaute, ce qui est le plus important. Il faut aussi prendre en compte le fait que la publicité ne doit pas venir gêner l’expérience utilisateur.
Pourquoi le hashtag #DALS et pas #DanseAvecLesStars ?
Plusieurs avantages : il est très court, facile à mémoriser et à passer à l’antenne donc finalement c’est plus un nom de code. Ce qui est bien avec le hashtag, c’est qu’on ne l’impose pas, les gens ne sont pas obligés de l’utiliser. Il y a d’ailleurs des hashtags qui émergent au fil de l’eau comme #Jachete ou d’autres. Donc ce n’est pas du tout limitatif, si un jour les internautes décident d’en utiliser un autre et qu’on se rend compte que celui que nous avons choisi n’est pas le plus répandu, nous en changerons très simplement. Aujourd’hui en tout cas nous sommes très content puisqu’il marche très bien. Nous avons d’ailleurs eu l’idée de faire #DALS1, #DALS2, #DALS3 et #DALS4, mais on ne les promeut pas car nous préférons rester avec le même ce qui est plus simple.
Comment mesurez-vous l’impact de votre dispositif ?
Nous avons aujourd’hui plusieurs éléments, mais les deux gros jeux de données que nous regardons sont : premièrement la participation sur les réseaux sociaux, on est capable de mesurer le nombre de twittos et le nombre de tweets échangés pour la mesure du volume de discussion, et deuxièmement le nombre de connexions sur MyTF1 pendent la soirée pour justement participer à Connect, regarder les décrochages, regarder le flux live. Nous avons ces deux éléments là qui sont pour nous les deux éléments forts de mesure.
Y-a-t-il un lien entre le nombre de tweets et le nombre de votes ?
Non il n’y a pas de lien. La discussion sociale va plus s’intéresser à ce que l’on aime ou ce que l’on n’aime pas alors que le vote est vraiment un acte de soutien fort. Ce n’est pas parce qu’on parle de Tal qu’on vote pour elle. Même si la popularité entre en jeu lors du vote, il n’y a pas de corrélations directes, on ne sait pas du tout prédire. On estime a peu prêt qu’un téléspectateur équivaut à un vote mais ça n’empêche pas chaque spectateurs d’envoyer 10 ou 20 messages alors que d’autres aucun. Ce n’est parce qu’on cri plus fort qu’on a plus d’impact.
Une idée de votre taux d’engagement ?
Il est assez élevé de manière générale. Nous comptons en centaine de milliers les gens qui viennent sur MyTF1 les soirs de prime. C’est tout de même différent du nombre de téléspectateurs qui se compte en millions. Nous sommes encore aujourd’hui sur une population d’early adopters qui ont envie d’être multi taches dans leur consommation du programme. Sur le digital on va venir chercher le petit plus, cette interaction que la télévision ne va pas apporter de la même manière. Le digital est le lien entre l’antenne et le téléspectateur au niveau de la SocialTV.
Pour finir pouvez-vous nous dire combien de personnes compte votre équipe ?
Environ une dizaine. Il y a ceux qui s’occupent de tourner le before et les interviews, qui sont sur le terrain. Il y aussi une personne qui va gérer les apparitions des tweets, qui gère une mini régie digitale. Nous avons des personnes qui gèrent la partie Connect et toutes les questions qui sont posées tout au long de l’émission, et une autre qui s’occupe des réseaux sociaux et de la partie after durant laquelle on affiche le compteur de tweets.
Gregory Ascher / Présentateur du before
SocialTV.fr : Bonjour Grégory, quel est ton rôle ?
Grégory Ascher : Mon rôle est d’animer un before pour le digitale, durant lequel on réalise des interviews, des images des coulisses, des interviews du jury, et l’annonce de certains tweets. Je fais le lien entre ceux qui tweets et ceux qui font le programme pour montrer le vrai show, avec le plus de contenu possible.
En fait tu es le premier animateur entièrement dédié au digital ?
En effet, je suis très branché sur le web, je tweets et je me rends compte qu’énormément de gens font la même chose. C’est rare les programmes où ont peut mettre ça en place, je crois que c’est même une première en Europe.
Comment gères-tu tout ça ?
Je suis très heureux qu’on ai fait appel à moi pour cette émission. Je devrais avoir le track mais moi je suis plutôt impatient que ça commence, tu vois on est entre le before et les premières salves d’interview et j’ai même le temps de répondre à vos questions donc c’est génial.
Louis Métivet / Community Manager DALS
SocialTV.fr : Quel est ton rôle ?
Louis Métivet : Mon rôle est de commenter en direct sur le Twitter @DALS_TF1, pour raconter ce qui se passe sur le plateau et dans les coulisses. En parallèle je réagis aussi sur Facebook et un peu plus sur Twitter car il y a beaucoup plus de flux, je peux publier plus de choses. Avant le prime, je fais des petites vidéos Vine dans les loges avec les stars, le jury et les danseurs. On fait entrer les internautes dans les coulisses de l’émission de 14h00 à 1h00 du matin. Durant les primes c’est surtout accès sur les coulisses pour mettre le maximum d’infos sur la page DALS et pour permettre au gens de voir ce qui se passe derrière le plateau. La semaine on poste tous les jours des vidéos des répétitions des candidats pour leur permettre de rester connecter et d’arriver le samedi en sachant ce qui s’est passé la semaine.
Tu es suivi ou tu peux faire un peu ce que tu veux ?
J’ai la possibilité de faire selon mes impressions à moi sans aucune validation, même s’il faut faire attention aux consignes. On fait un debrief tous les vendredis pour mettre en place une ligne éditoriale.
Quelques photos de la soirée :
Reportage réalisé par Aude Nguyen et Julien Bichon
Un grand merci à MyTF1 et en particulier à Gaëlle Bouvier pour cette invitation ainsi qu’à Louis Métivet, Grégory Ascher et Cyril Garnier pour leur réponses. Et si jamais ils tombent sur l’article merci à Laury Thilleman et Titoff pour leur disponibilité.