19 octobre Comme dans "Soleil vert"... En deux mille vingt-quatre, les mouroirs seront légions. L'euthanasie, autorisée dix ans auparavant sera la deuxième ressource du Produit National Brut des Pays Postindustriels, après la vente d'armes au Tiers Monde, pudiquement nommés "Pays En Devenir". Je mourrai donc après avoir économisé beaucoup pour me la payer, la blanche faux. Après avoir fait la bise à tous et versé une larme sur moi-même. Je mourrai comme dans "Soleil Vert" : dans le mouroir, deux jeunes infirmières, blondes et nues - des prostituées d'état - me conduiront au vestiaire, et me déshabilleront délicatement, pour me faire plaisir et ne pas contracter de microbes. Elles essaieront de me faire bander. En vain. C'est quand même gentil de leur part. Je mourrai quand je ne pourrai plus bander. Pas à cause de l'âge, non, pas à cause de l'âge... Avec les progrès de la génétique on pourra encore bander jusqu'à quatre-vingt-douze ans. Non. Je mourrai quand il n'y aura plus de femmes - ou d'hommes ou de jeunes filles - assez naïves pour me faire bander de plaisir. De plaisir...
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