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L’auteur :
Jim Fergus est né à Chicago en 1950 d'une mère française et d'un père américain. Il vit dans le Colorado. Journaliste réputé, il écrit des articles sur la gastronomie, la chasse, la pêche et la nature dans les magazines Newsweek, The Paris Review, Esquire sportmen, Outdoor Life, etc. Il est l'auteur de deux ouvrages consacrés à ses souvenirs, de chasse notamment, Espaces sauvages (A hunter's road), déjà considéré comme un classique dans le domaine de la littérature américaine et Mon Amérique, à paraître au cherche midi en 2013. Après son premier roman Mille femmes blanches (le cherche midi, 2000, vendu à près de 400 000 exemplaires en France, salué par l'ensemble de la critique américaine et dont les droits ont été achetés par Hollywood pour en faire une adaptation), La Fille sauvage (le cherche midi, 2004) et Marie Blanche (le cherche midi, 2011), Chrysis est son quatrième roman. (Présentation de l’éditeur)
L’histoire :
Après Espaces sauvages, Jim Fergus nous raconte six années de « pérégrinations par monts et par vaux » à travers les États-Unis. De la beauté grandiose et désolée des paysages de l'Utah aux terres sauvages du Nebraska, en passant par quelques savoureux récits de pêche à la mouche dans les rivières de l'Ouest, il évoque une Amérique à la fois mythique et terriblement concrète. Célébrant ainsi la nature, la pêche, la chasse, les animaux, sauvages ou domestiques, mais aussi l'amitié, la culture indienne ou encore la cuisine, il nous livre les secrets d'un véritable art de vivre, qu'il partage volontiers avec des écrivains comme Jim Harrison ou Thomas McGuane. On retrouve, dans ces histoires itinérantes – classées par saisons –, tout le talent de conteur et toute l'humanité de l'auteur de Mille femmes blanches. (Présentation de l’éditeur)
Ce que j’ai aimé :
Jim Fergus nous convie à ses parties de chasse ou de pêche avec bonhomie et gentillesse. Ses autres compagnons sont Rick Bass, Jim Harrison ou encore Thomas McGUane, des hommes qui ressentent un profond sentiment d’appartenance à cette nature américaine. Des êtres pour qui pêcher ou chasser permet d’établir une connivence essentielle avec la nature, loin de l’agitation des villes ou simplement des remous d’une vie bien remplie. Parenthèses enchantées, ces parties de chasse subliment l’amitié, le bonheur et le temps qui passe.
« Hommes et chiens progressaient ensemble, concentrés sur le seul objectif de poursuivre ces oiseaux qui s’envolaient devant nous, partageant la joie pure de se sentir en vie de parcourir la prairie en toute liberté sur des kilomètres avec des compagnons animés du même esprit, de ressentir une simplicité, une légitimité, qui n’ont que peu d’équivalents dans le monde moderne. (…) Nous cuisinions, nous partagions des éclats de rire, dînions et buvions du vin, puis nous discutions sans fin dans une chambre de motel, calés par les oreillers des lits sur lesquels nos chiens, fourbus, affalés, dormaient du juste sommeil des chasseurs. Après tout, c’est peut-être à cause de ces moments-là que la chasse semble réduire nos vies à une chose très élémentaire dénuée de toute complication.» (p. 133)
« Au dîner de ce soir-là, au ranch à côté duquel nous campions, nous fîmes rôtir lentement au four du cochon sauvage parfumé d’une pâte d’herbes, d’ail et d’huile d’olive. Nous fîmes aussi griller, juste « rosées », quelques bécassines fraîchement tuées ainsi que des médaillons de filet de cerf. Il y eut aussi de la queue d’alligator frite avec des oignons, qu’on mangea arrosée du jus de ces citrons aigrelets, plantés comme chacun sait par les Indiens séminoles.
Ce qui entraîna encore la fameuse question : « Qui d’autre en Amérique pourrait faire un dîner pareil. » « (p. 180)
Durant ces quelques heures ou jours passés en pleine nature, le sentiment d’être dans un cocon, à part, en dehors d’un monde agité permet d'établir un accord harmonieux au monde et aux humains.
Jim Fergus nous fait partager son amour des grands espaces américains pour notre plus grand plaisir...
Ce que j’ai moins aimé :
- Un peu répétitif au fil des chapitres.
- La qualité des photographies censées agrémenter le récit à chaque nouvelle saison est très mauvaise.
Premières phrases :
« Bon d’accord, je ne suis pas fauconnier ni, encore moins, à la vérité (que nous respecterons dans ce livre), un tombeur de femmes. Je ne sui pas non plus un chasseur de renom ni un homme dont on parle en ville. Je remplis rarement mon carnier, et par malheur, je ne suis pas non plus un beau parleur. »
Vous aimerez aussi :
Du même auteur : 1000 femmes blanches, Espaces sauvages
Autre : Hommes, bois, abeilles de Mario RIGONI STERN
D’autres avis :
Mon Amérique, Jim Fergus, traduit de l’anglais (EU) par Nicolas de Toldi, Cherche Midi Editeur, collection Documents, septembre 2013, 301 p., 20 euros