L’amour vs l’individualisme

Publié le 05 mai 2008 par Comeinmyworld

J’ai posé à certains d’entre vous, les bien aimés beta-testeurs de Come in my World, la question de l’individualisme et de l’amour. Vous y avez presque tous répondu dans des délais record et avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité. Après lecture des tartines que vous m’avez posté, j’ai beaucoup réfléchi et ça m’a fait très mal à ma tête.

J’apparente l’individualisme à ce contrôle de soi, auquel notre société de fous nous oblige, à toutes heures et en toutes circonstances, pour ne pas dévier du chemin que l’on s’est fixé, censé nous amener au top et combler toutes nos espérances. Hors l’amour nous fait des pieds de nez en nous conduisant à des comportements peu dignes des control freaks que nous sommes : la demande : « je l’aime, mais lui m’aime t’il en retour ? », la peur : « et s’il ne m’aime plus ? », les doutes : « est ce qu’elle m’aime vraiment ? ». Autant de sensations qui nous obligent à la passivité - insoutenable – de la soumission, n’ayant aucun empire sur les sentiments de l’autre. 

Eros et Cupidon s’en payent une bien bonne en nous regardant, tenter désespérément de bien diriger nos amours et désirs. Ils se marrent et nous décochent une autre petite flèche ! Aïeee !

L’amour n’a pas de plan de carrière, de stratégies, de lettre de motivation : impossible de le calculer ou de s’y préparer, aucun mode d’emploi pour y exceller… sacré chenapan, il échappe à tout contrôle. Il est simplement là, comme un enfant qui laisse des traces sur toute votre existence, et court partout, en poussant des petits cris pour que vous l’attrapiez. Il n’y a plus qu’à le vivre de la même façon, le plus naturellement du monde, en le laissant vous prendre et vous envelopper tout entier (c mieux que du Mirlaine) sans chercher à le plier à des règles de bonne conduite.

Il ne faut pas trop le contrarier l’amour. C’est comme un ado, ça a besoin de vivre, de vivre à fond sans demi-mesure, de s’envoler. Si vous cherchez à bien le ranger dans une petite boîte qui s’imbriquera parfaitement dans le grand casier de votre vie… vous lui brûlerez les ailes.

L’amour n’a pas de répit, de week-end de mai, de trêve de Noël ou de congés maladie. C’est livré sans bouton On/Off et on peut même pas l’envoyer en colo !

On est tous bien obligés d’être les parents, sévères et responsables, de notre vie, pour la rendre bien comme il faut, et qu’est ce que c’est pénible ! Il faut la lever le matin, l’emmener au travail, la faire bien travailler et bien manger… L’amour, il s’en fout de tout ça, ça le concerne pas. Lui, il vous donne toute la douceur et la tendresse, sans condition, dont le reste manque cruellement comme une mamie qui fait des gâteaux et des câlins et vous console quand le monde est pas super chouette…..

Ce serait bête de pas le laisser faire…