Résumé :
Nous sommes à Oran, durant les années 1940. Le docteur Rieux découvre avec un étonnement plus stoïque qu'horrifié que la ville est touchée par une terrible épidémie mortelle : la peste. Les autorités prennent des mesures de sécurité et Oran se met en quarantaine : personne n'entre, personne n'en sort non plus... Rapidement impuissant face à l'étendue meurtrière de la maladie, Rieux s'entoure d'hommes de foi qui résisteront corps et âme contre le fléau. Parmi eux, Rambert, journaliste parisien, qui n'a pourtant qu'une idée en tête : fuir ; Grand, fonctionnaire appliqué, dont la seule crainte est la stérilité de l'écrivain qui se découvre ; Paneloux, le prêtre qui voit en la maladie un châtiment divin ; et Tarrou, homme torturé mais au cœur immense. Chaque jour ébranlés par l'injustice de l'épidémie, ils puiseront leur force dans leur amitié et feront preuve d'un rare courage et d'une grande détermination, ce, jusqu'à la fin... quelle qu'elle soit.
Evidente allégorie du nazisme, les protagonistes, qui se sont engagés dans une résistance sans faille, seront confrontés à la folie meurtrière, à l'égarement et la peur dans le stade (qu'on imagine en camp de concentration d'où s'élève une effrayante fumée...), l'impossibilité de quitter la ville, le difficile ravitaillement et les profiteurs... Le livre est d'autant plus fort qu'il se lit tel un roman, où l'on suit l'évolution de cette terrible maladie tout en imaginant ce qu'ont pu vivre les générations précédentes... On regrettera toutefois l'absence gênante des femmes (qu'on sait pourtant particulièrement courageuse dans ce contexte), et les digressions parfois légèrement adolescentes de l'homme qui ne parvient à trouver le sens de sa vie. Un immense classique, cependant.
Mon avis :
Je sais que je vais me faire huer et même si Camus est un de mes auteurs préférés, je me suis mortellement ennuyé en relisant ce monument de la littérature française, profondément ennuyé même, alors que je me faisais une joie de le relire. Je suis incapable d’expliquer l’origine de cet ennui, le fait est que je me suis traîné pendant cette lecture, hésitant même à plusieurs reprises à abandonner le livre. Pourtant c’est du Camus « pur jus », divinement bien écrit, des personnages au portrait finement brossé, une allégorie puissante de la guerre et du nazisme (l’ouvrage date de 1947). Je me demande si je n’ai pas ressenti l’ennui qu’ont dû éprouver les habitants d’Oran durant la peste de Camus…