On a testé Pokémon X et Y

Publié le 18 octobre 2013 par Wtfru @romain_wtfru

Après s’être égaré dans les méandres d’Unys et de cette cinquième génération qui a déçue les plus nostalgiques d’entre nous, Nintendo vient de raviver la flamme de notre enfance. Mais avant de parler de ce nouvel opus de la saga Pokémon, un brin d’histoire ne fera de mal à personne.

Crée en 1996 par Nintendo, Pokémon vous propose d’incarner un jeune garçon (et maintenant une fille) qui part à l’aventure dans un monde peuplé par d’étranges créatures aux pouvoirs fabuleux, qui, une fois capturés et dressés par les humains, sont utilisés pour se battre entre eux jusqu’au K.O… Un concept plutôt malsain donc, mais qui, par son univers bucolique (voir utopique), son gameplay riche, et son système de capture addictif, va devenir un véritable phénomène mondial, entériné par le dessin animé qui compte aujourd’hui plus de 700 épisodes et un générique inoubliable.
Il ne faut donc pas minimiser le fait qu’une licence aussi connue puisse parvenir à se renouveler après dix-sept ans d’existence. Et c’est ce que semble avoir réussi Nintendo avec la sortie de Pokémon X & Y.

Comme une sorte d’effet boomerang, ce nouvel épisode tend très clairement vers un retour aux sources. Le périple prend son envol dans la ville de Bourg-Croquis, très semblable au Bourg-Palette d’antan. Les starters s’obtiennent facilement, le didacticiel n’est pas ennuyant comme lors des précédentes aventures,… Tout cela pour vous dire que la prise en main s’effectue de manière très semblable aux versions Bleu et Rouge. Mais, et vous le savez sans doute, le changement le plus radical de Pokémon X & Y est le passage de la 2d, qui a construit le succès de la série avec un graphisme très simple et agréable, à une 3d qu’on aurait pu penser inutile et folklorique, qui desservirait l’univers voir même assassinerait l’esprit du jeu si cher à chaque Pokémaniacs. Heureusement, et après s’être longuement inquiété, il n’en n’est rien. La 3d est très correcte, et le changement, bien qu’énorme, conserve cette petite atmosphère prenante si caractéristique de la saga.

Qui dit nouveau jeu, dit nouveau monde, et également nouvelle aventure. Pour ce qui est du territoire de Kalos, il est ouvertement calqué sur toute la partie Nord de notre cher pays qu’est la France. Il est d’ordre public que les japonais sont fascinés par la fameuse « ville lumière » et ils en ont donc fait tout un fromage autour de Paris, en créant la plus grande ville jamais vue dans un Pokémon. Sous le nom d’Illumis, se cache une ville reprenant un système basique d’arrondissements avec en son centre une gigantesque tour éclairée la nuit… Parmi les clichés, on retrouve aussi une pâle copie de Versailles, et des syndiqués en train de bloquer la circulation du RER B au niveau de Châtelet.

Outre ce gros clin d’oeil sympa pour notre chauvinisme, l’aventure de Pokémon X & Y n’a rien de particulièrement surprenante et s’inscrit dans la continuité avec un scénario assez semblable et inégal. Néanmoins, les développeurs semblent s’adresser à un public toujours plus jeune, puisque certaines mécaniques de jeu (comme le Multi Exp ou l’XP pendant la capture) ont été retravaillées pour permettre aux néophytes de se construire une équipe correcte. De plus, si vous vous démerdez assez bien, vous pourrez avoir trois starters de différentes générations, ce qui risque de simplifier grandement votre aventure.

Dix ans après la Nintendo 64, voici donc Pokémon en 3D sur consoles portables

Au niveau du bestiaire, ou devrais-je dire du Pokédex, on assiste là aussi à un retour aux sources. Là où Pokémon Noir/Blanc nous avait proposé des monstres étranges à l’image de Sorbouboul ou encore d’un être à mi-chemin entre le lapin et la poule appelé Nanméouïe, les nouveaux pokémons se rapprochent de ce qui a contribué au rayonnement de la série, c’est à dire des animaux plus ou moins stylisés. Si on reprochera parfois que des Pokémons ressemblent étrangement aux plus anciens, tels le sosie non-officiel de Pikachu version obèse, on peut dans l’ensemble se targuer d’avoir une sixième génération plutôt réussie, le tout accompagné par le nouveau type « Fée », ce qui n’était plus arrivé depuis la seconde génération, il y a plus de dix ans et l’apparition des types Acier et Ténèbres.

De plus, un changement majeur dans le système de combat a fait son apparition, portant le nom de « Méga-Evolution ». Certains Pokémonstres, triés sur le volet, si ils sont munis d’un objet spécifique, peuvent accéder, le temps d’un combat, à un stade d’évolution supérieur les rendant encore plus puissants, le tout en plein milieu de l’action. Un joyeux bordel qui pour certains ne rajoutera pas grand chose, mais permet de faire la différence lors des combats en ligne si il est utilisé à bon escient. Car oui, au delà du jeu très enfantin, se cache tout un monde stratégique d’une complexité insoupçonnée, que seuls les tarés ou les gens très patients arriveront à maîtriser. Alors si vous êtes du genre à penser que toutes les attaques qui ne font pas de dégâts sont inutiles, et que vous vous considérez comme un maître de la ligue, ne lancez jamais de partie sur Internet au risque de prendre la raclée de votre vie.

En résumé, Pokémon X & Y renoue avec ce qui a fait la renommée de la série, le tout saupoudré de nouveautés (comme la personnalisation du personnage, ou le système d’EV simplifié) pour le plus grand plaisir des fans de toutes les générations. Avec plus de 4 millions d’unités vendues en deux jours, l’engouement pour cette licence semble n’avoir jamais été aussi intense. Et si même après ces quelques lignes vous hésitez encore, sachez que le cri de Pikachu est désormais le même que celui de l’anime.