Certes François Hollande avait lui-même évoqué cette possibilité, avant de se rétracter. Mais le mal était fait.
A ma connaissance, la dernière fois que des élus de la République ont fait valoir leur clause de conscience, c'était pour refuser de donner les pleins pouvoirs au gouvernement pronazi de Vichy. Certains, comme Jean Zay, alors député du Loiret, l'ont finalement payé de leur vie. Ils défendaient la République et ses valeurs : liberté, égalité, fraternité. Ces maires-là au contraire, se battent contre une liberté nouvelle, contre une loi de la République, pour avoir le droit de discriminer et de stigmatiser.
Cependant, saisi à ce sujet d’une question prioritaire de constitutionnalité par un certain nombre de maires récalcitrants, le Conseil constitutionnel, dans sa grande sagesse, a débouté ces « factieux », considérant « qu'eu égard aux fonctions de l'officier de l'état civil dans la célébration du mariage, le législateur n'a pas porté atteinte à leur liberté de conscience ».
Ces élus de la République, que personne n’a forcé à être à la place où ils sont, doivent donc désormais se soumettre ou se démettre, la seconde solution étant une manière plus digne et plus courageuse de faire jouer ce qu’ils considèrent comme une clause de conscience.