Le sublime isolement dans lequel François Bayrou a placé ses troupes en mordant rageusement le main UMP (qui fut longtemps RPR) qui nourrissait son parti du temps de l’UDF, va coûter très cher au MoDem, tant sur un plan électoral avec la perte annoncé de son groupe à l’Assemblée, que sur un plan financier avec un important manque à gagner en terme de financement public. Mais il faut lui reconnaître une chose : quand le Béarnais va dans le mur, plutôt que de freiner, il accélère et il klaxonne… Une attitude pour le moins rafraîchissante dans un landernau qui sent plus jamais la naphtaline et le renfermé.
Alors que, François Hollande, qui a toutes les peines du monde à tenir la barre du radeau PS sur lequel tous les éléphants et les éléphanteaux rêvent de prendre sa place, se transforme en Shadock au sujet de l’attitude à adopter vis-à-vis du MoDem avec un "pompez, pompez plus" pathétique au sujet d’un éventuel accord électoral entre les deux formations, la réponse centriste est cinglante. "Il n'y pas d'accord national à avoir entre les deux tours avec le PS car on est dans les élections législatives", explique Marielle de Sarnez. Et d'ajouter :"si on arrive premier ou deuxième au premier tour, on est qualifié puis ce sont les électeurs qui choisissent". En quelques mots, la vice-présidente du MoDem vient de donner aux socialistes un magistral cours de politique électorale sous la 5e République, auquel vient s’ajouter un cours de morale politique : quitte à perdre largement une élection, rien ne sert de vendre son âme pour une alliance scabreuse, autant rester digne sur ses idées !