L'assassin, c'est lui. Non ce n'est pas lui. Si c'est lui. Non, pas lui. Bon finalement, c'est peut-être bien lui. Non. Si ! Pas sûr. Oui mais peut-être que c'est lui. Bon, c'est lui. Ah ben non, ce n'est pas lui. Ou alors ? Peut-être que ? Elle veut nous faire croire que c'est lui, mais en fait ce n'est pas lui. Elle veut nous faire croire qu'il est innocent alors qu'en réalité, il est coupable. Elle veut nous faire penser que l'on sait qu'elle sait que ce n'est pas lui mais en fait c'est lui...
Je l'avais déjà remarqué avec Les apparences, Gillian Flynn sait balader le lecteur. C'est même son point fort. Implacable et cruel, Les lieux sombres, vous l'aurez compris, n'échappe pas à la règle. Les conséquences tragiques de l'accumulation des événements, ces incalculables grains de sable qui donnent le sentiment que tout échappe à son contrôle. La pauvreté des familles monoparentales, la diabolisation des adolescents, la glorification des victimes et des meurtriers, Gillian Flynn est une auteure résolument ancrée dans son époque.
Alors oui, si vous ne deviez en lire qu'un, aucun doute ne subsiste sur Les apparences, mais si vous cherchez un très bon thriller qui vous tient en haleine et que vous aimez être baladé comme j'ai aimé l'avoir été...
Le Livre de Poche, 512 pages, 2011, traduit de l'anglais par Héloïse Esquié
Extrait
«A chaque fois que je lis des articles sur des enfants assassinés par leurs parents, je me dis : Mais comment est-ce possible? Ils se souciaient suffisamment du môme pour lui donner un nom, il y a eu un moment où il ont passé en revue toutes les possibilités et choisi un nom spécifique pour leur bébé, décidé comment ils allaient appeler leur bébé. Comment peut-on tuer un être qu'on a pris la peine de nommer?»
L'avis de Clara qui renvoie vers d'autres liens