Dès ses premières semaines, il a passé quelques jours au bord de la mer. Il semblait déjà curieux face à cette étendue jaune et brillante au soleil. Mais il n'a pu qu'effleurer le sable car la vague de microbes potentiels m'angoissait. Le sable, ça gratte, ça pique, j'avais peur que tous ces grains n'abîment mon tout petit bébé. Quelques mois plus tard, une semaine au soleil en plein hiver et les prémices de ce qui serait bientôt l'une de ses plus jolies découvertes. Mais là encore nous n'avons pas facilité le contact. A cet âge, on boit du lait, on ne mange pas de sable !
Puis cet été, celui de sa première bougie, je me suis détendue et je l'ai laissé appréhender cette matière qu'il idolâtre : le sable. Il est vrai qu'il est si doux et si blanc sur les plages tunisiennes que c'est un peu comme une caresse sur les pieds. Little Marmot peut rester de longues heures à remplir et vider son seau, faire rouler ses voitures dans de toutes petites dunes en mimant le bruit des moteurs de façon si singulière. Il aime s'allonger et se rouler dedans, regarder son papa lui construire des palais pour ensuite les détruire en riant aux éclats. Il s'amuse à lancer quelques poignées sur le coin de ma serviette en guettant malicieusement ma réaction. Il suit son frère dans sa quête de trésors, oubliés par les pirates, remplis d'or, d'épées et de bonbons. Ensemble, ils ramassent des coquillages, de jolis cailloux... qu'il faut ensuite absolument ramener !
Malgré l'arrivée de la grisaille automnale, nous avons sorti nos bottes pour continuer à nous ressourcer à la plage. Little Marmot n'est pas contre l'idée de réaliser quelques pâtés entre deux averses.
Devant son enthousiasme, nous avons même oublié nos principes et installé un petit bac à sable à la maison. Certes il manque l'immensité, le bruit des vagues et les coquillages mais avec son petit seau, il peut retrouver quelques sensations et s'amuse beaucoup. Ce n'est pas non plus le terrain de jeux le plus propre qu'il soit et il n'est pas rare qu'ensuite la maison ressemble un peu à une annexe de Saint-Aubin-sur-mer. Bien entendu, en passant l'aspirateur, je soupire mais je souris également avec ce sable collé sur mes doigts de pieds qui me rappelle les jolis moments passés cet été.
Voilà la dure loi des découvertes empiriques de nos petits ! Après tout mon pull bleu ciel se souvient encore de sa première bouchée de chocolat et mes hortensias n'oublieront pas ses premiers tirs de foot !