18 octobre 2013
On trouvera sans doute ces immenses ensembles immobiliers, conçus hier comme aujourd’hui pour les classes laborieuses, tristes et sévères … Ce sont pourtant là aussi des expressions de l’Art Nouveau.
Quand on y regarde de plus près, on remarque que ces groupes d’immeubles sociaux bénéficient d’une recherche architecturale très en avance sur leur époque – les premières années du XXème siècle – avec une utilisation systématique de la brique blonde ou rouge en façade, de mosaïques, de crèches et centres sociaux intégrés, avec des plans d’appartements à surface réduite mais ingénieusement agencée.
Et surtout, par contraste avec les immeubles post-haussmanniens des "beaux quartiers", on apprécie la simplicité des motifs décoratifs.
Je connaissais plus précisément les différents groupes de la Fondation Madame Jules Lebaudy (ici à gauche), tellement reconnaissables. J’ai repéré récemment les immeubles de la rue Hélène Jakubowicz, sur le haut de la colline de Ménilmontant.
Un quartier pas très huppé, certes, mais plein de charme dans sa diversité. Autrefois situé au-delà de la barrière d’octroi, le vin de ses nombreuses guinguettes s’en trouvait moins cher … Et c’était aussi le « château d’eau » de la capitale, comme en témoignent le nom de certaines rues : de la mare, des cascades, des rigoles …
Et, à y regarder de plus près, on y trouve un patrimoine immobilier tout à fait intéressant, car la construction devait y être facilitée du fait du faible coût du foncier. A voir aussi, de beaux immeubles de rapport aux garde-corps élégants, bâtis au début du siècle, et, aussi, de temps en temps, la découverte d’ateliers hors du temps … comme ici, rue de la Chine.