Lundi 05 mai 2008
17h22 - MALHEUR AUX PERDANTS
- politique
L'incident de l'annonce de l'ANPE proposant en inde à des candidats informaticiens avec Bac+2 spécialisés dans la conception de sites web, un salaire entre 10 000 et 20 000 roupies pour 40h hebdomadaires soit entre 160 et 320 euros mensuels avec " protection sociale et avantages à négocier" est intéressant. Intéressant, parce que la mondialisation ne se sent plus pisser et qu'il est possible sans que ça choque grand monde de faire des propositions aberrantes même pas filtrées par l'ANPE, les travailleurs étant considérés comme des mouchoirs jetables avec une arrogance, un mépris et une condescendance qu'on retrouve jusqu'au sommet de l'état . Le directeur de l'ANPE Christian Charpy s'étonne même qu'on puisse s'étonner : "le salaire proposé est quatre à cinq fois supérieur au salaire moyen en Inde. Chacun est libre de faire ou non une expérience d'expatriation et je ne vois vraiment pas pourquoi on se pose la question de savoir si cette offre est légitime ou pas légitime" Christian Charpy ne se pose pas la question de savoir que si l'on s'expatrie c'est aussi parfois pour envoyer de l'argent à sa famille. Donc Christian Charpy n'est pas choqué. Si les chômeurs ne sont pas contents, qu'ils aillent voir ailleurs ! mais qui pourrait être choqué aujourd'hui ? Certainement pas Denis Delcroix dirigeant de l'agence web d'où émane cette annonce et qui explique "Je suis dans mon droit, je suis une entreprise indienne, j'embauche aux conditions locales" (...) " la globalisation du marché m'a amené à ce nouveau positionnement stratégique" Les futures dispositions de lutte contre le chômeurs avec ses "offres "valables", à 2 heures de trajet et à 70% du salaire précédent" sont un formidable encouragement pour les prédateurs du système. L'impitoyable logique du marché et sa sacro-sainte légitimité, se rapprochent de plus en plus de la loi de la jungle ; une jungle ultralibérale ; un joli biotope où s'épanouit et s'ébroue dans l'ivresse, et avec de moins en moins de retenue, la biocénose prédatrice ultra-libérale. Malheur aux perdants ! Jusqu'à quand ?
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