Jérôme Dubus (UMP) : « François Hollande est le fossoyeur des entreprises »
Publié Par Contrepoints, le 18 octobre 2013 dans Économie générale, PolitiqueSelon Jérôme Dubus (UMP), il y a un fossé entre les déclarations du « président des entreprises » et la politique économique menée qui va à l’encontre de l’esprit d’entreprendre.
Jérôme Dubus (UMP)
Une tribune de Jérôme Dubus, Conseiller de Paris, Secrétaire national de l’UMP en charge de la croissance et des nouvelles libertés économiques.
« Si tu veux connaître quelqu’un, n’écoute pas ce qu’il dit mais regarde ce qu’il fait ». Cette phrase du Dalaï Lama paraît particulièrement pertinente pour qualifier la politique menée par François hollande depuis 18 mois à l’égard des entreprises.
Car il y a bien un gigantesque fossé entre les déclarations de celui qui s’autoproclame « président des entreprises » et celui qui mène une politique économique qui va totalement à l’encontre de l’esprit d’entreprendre et du développement des entreprises.
Les « zigzags » permanents de l’exécutif en matière économique ne cessent de désorienter les acteurs économiques et ont largement contribué à casser le peu de croissance qui subsistait encore.
On espérait il y a trois mois que ce Gouvernement avait enfin compris que le retour de la croissance passerait avant tout par la sphère productive et non par la sphère publique.
Mais les annonces ou décisions récentes démontrent malheureusement l’inverse : nous sommes toujours sur la même trajectoire, celle de l’asphyxie de la sphère productive par une augmentation massive des prélèvements obligatoires et par la multiplication des entraves et des contraintes administratives.
Le relèvement annoncé du taux de l’impôt sur les sociétés va en effet accentuer la dégradation de la compétitivité des entreprises françaises. Le taux français atteindra 13 points supplémentaires par rapport à la moyenne des pays de l’Union européenne : comment dans ces conditions encourager le développement de l’investissement qui atteint désormais des niveaux ridiculement bas.
Mais ce n’est pas tout : toutes les mesures annoncées récemment vont contribuer à créer un environnement très défavorable aux entreprises.
Le « choc de simplification » va en réalité aboutir à un « choc de complexification ».
Des exemples ? La loi Hamon va mettre en péril le bon déroulement des transmissions d’entreprise en imposant une obligation d’information des salariés deux mois avant un projet de cession.
La réforme Pinel, dont on ne saisit plus très bien les objectifs, adresse un message catastrophique aux créateurs d’entreprise.
La multiplication des contrôles de l’administration sur les entreprises ayant recours au crédit impôt recherche fragilise les établissements et risque de remettre en cause l’utilisation d’un outil que tous les autres pays nous envient.
Cerise sur le gâteau, l’obligation de reprise d’un site industriel en cas de bonne santé de l’entreprise fera fuir la quasi-totalité des investisseurs prêts à s’engager en France malgré les prélèvements obligatoires et la rigidité du Code du Travail.
Au total, ce Gouvernement rend toute idée de développement économique impossible. Toutes ces décisions ne sont d’ailleurs pas le fruit du hasard : il existe bien une rupture culturelle et intellectuelle profonde entre certaines composantes de la gauche plurielle et le monde de l’entreprise.
À ce jour, le « président des entreprises » n’a montré aucun signe de répudiation de cette frange de sa majorité pour laquelle l’entreprise représente encore l’ennemi.
Fidèle à son indécision légendaire, il recherche le consensus alors que le navire « France » coule, que les entrepreneurs sont à bout et que les mouvements de révolte spontanés se multiplient.
Il revient à l’opposition désormais de faire en sorte que la France puisse redevenir le plus vite possible une terre d’accueil et de développement pour l’entreprise.
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