Quand je commence ma rédaction ce soir, je suis confortablement installé dans mon lit, dans l'accueillante maison d'hôtes des , a UVen d'Aval, un hameau situé entre et. Pour y arriver, cependant, j'ai passé une journée un peu moins douillette que mon bel abris de ce soir.
Certes, j'ai connu plus difficile mais en me reveillant ce matin après une bonne nuit dans mon mobile home à Licques, j'ai vite constaté que le temps ne s'était pas amélioré depuis hier. Le vent dans les saules et la pluie qui s'annonce.
Après avoir échangé un peu avec le patron du camping (que je n'avais pas vu hier soir comme une photo publiée dans un précédent billet vous l'indique), qui me dit que je suis un peu hors saison pour le pèlerinage (il en voit passé quelques uns au printemps) et que selon lui le balisage mis en place cet été fait tout de même faire trop de détours (c'est vrai que ce GR145 rallonge d'à peu près 80 kms le trzjet de Calais à Arras par rapport à mon guide anglais. ), je reprends mon chemin.
Mes jambes ont bien récupérer mais j'ai les lombaires un peu contractés, pourtant mon sac ne me paraît pas lourd. Voilà pour l'état de la bête. Ces controverses sur le bon chemin, ainsi que la météo et la perte de mon topo (et je n'ai pas trouvé de traces GPS pour ce gr145) me font hésiter à le ssuivre ou lui privilégier l'itinéraire de mon guide Cicerone.
Une large averse, à l'entrée du chemin (qui le rend peu praticable et je dois aussi songer à ménager mon équipement) me fait pencher finalement pour le chemin anglais, plus direct. Il emprunte certes surtout des petites routes mais vu les trombes d'eau qui s'abbatent en rafale par intermittence sur mon fardeau, ce n’est pas bien gênant, je dirai même que je suis mieux là que dans les champs.
Cela dit, mon guide est relativement peu précis et après un village, par inadvertance et aussi (je dis ça pour me rassurer) à cause d'une déviation et d'une route barrée, je me rallonge de pas mal (pas loin d'une dizaine! ) de kilomètres avant d'atteindre Wisques et ses belles abbayes.
Cependant, avant cela et entre deux grosses averses (qui ont tout de même pour effet de me tremper les pieds totalement ce qui n'est jamais bon quand on reste longtemps ensuite sur le chemin), j'ai pu, par moment, bien apprécier les paysages de cette paisible campagne, bien plus vallonnée que je ne le pensais. Nous sommes, comme me l'apprendra l'aimable monsieur du gîte, dans les monts d'Artois, ce qui explique les quelques belles collines que j'ai gravi depuis deux jours. La suite, dans le pays minier, sera bien plus "plat pays".
Mon petit déjeuner ayant été frugal et dépourvu de boissons chaudes, je prends plaisir à me réfugier un instant dans un "estaminet" pour boire un café. Là, un peu comme hier aux Caffiers, un habitué me félicite et me souhaite bonne chance pour mon périple qui a l'air d'impressionner beaucoup. En sortant je l'entend dire "Ca c'est un homme" de son fort accent patois. Ça fait plaisir!
Après Wisques, que j'atteins après donc un bon périple pas tout à fait bien prévu (mais tous les chemins y mènent, comme à Rome...), je suos rasserene et entame tranquillement les dix derniers kilomètres de ma journée. Le soleil est revenu et je profite davantage, même si je me sens un peu fatigué, peut être pas encore tout à fait dans le rythme. Il faudra que j'y veille ces jours prochains. Mais la route est encore bien longue et je dois aussi me ménager.
Voici donc dans un ordre un peu approximatif les instantanés de cette journée un peu chaotique mais pas désagréable.
D'autant plus qu'elle se termine par un bon et copieux dîner (j'ai pique nique les quatre derniers repas alors ça ne fait pas de mal) en compagnie de mes hôtes et d'un très gentil couple de londonien avec qui nosu échangeons sur les voyages et pas mal d'autres choses. Comme me le dit Sally, "l'essentiel ce ne sont pas les lieux mais les gens avec qui ont y est.". Ce soir, dans ce Pas de Calais cependant tranquille et plutôt agréable, je suis comme souvent convaincu que le voyage tient sa beauté de la rencontre;, avec les lieux et avec les êtres.