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Le Hollandisme, un conservatisme radioactif

Publié le 17 octobre 2013 par Despasperdus

Sous le hollandisme depuis plus d'un an, à y regarder de près, je ne vois guère de différences avec la période précédente, le sarkozisme.

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Le hollandisme se caractérise par son adhésion aveugle à la construction néo-libérale de la commission européenne. Je m'abstiendrai de citer des décisions maintes fois commentées et critiquées comme le TCSG, l'ANI, le cadeau de 20 milliards d'euros aux entreprises du CAC 40 sans contrepartie et avec la garantie de ne pas subir de contrôle fiscal, les retraites, l'aggravation de la RGPP, les fameuses économies de 15 milliards faites sur le dos des services publics, la politique de la sécurité sociale.

Le hollandisme, c'est un Etat qui tend à se réduire à ses fonctions régaliennes. Un président de la République et un gouvernement qui espèrent que "les choses" s'arrangeront d'elles-mêmes en matière sociale et économique. Ils veulent des résultats ont-ils martelé après la victoire du FN mais ils poursuivent la politique de la droite en espérant un miracle du marché.

L'actuelle crise qui frappe la région Bretagne est d'ailleurs un cas d'école. Une industrie productiviste, lancée sous De Gaulle, est dans l'impasse parce que les entrepreneurs, mais surtout l’État ont été incapables d'imaginer d'autres modes de production. Incapables de prendre en considération les problèmes écologiques causés par cette industrie, l'évolution du marché et la concurrence des pays émergents, pour produire de la qualité autrement, pas forcément plus onéreuse pour les citoyen-ne-s, mais à échelle humaine et écolo pour éviter la casse sociale. L’État, l'UE, la FNSEA et le MEDEF ont encouragé la course au suréquipement et au surendettement. Même constat dans l'agriculture et dans d'autres domaines...

Nos grands capitalistes et énarques ont conduit la France dans le mur parce qu'ils ont été incapables d'imaginer l'avenir et de planifier dans le temps une transition acceptable pour tous et prenant en compte une donnée pourtant essentielle : la finitude des ressources naturelles.

Le hollandisme, ça devrait être la transition énergétique.

La transition énergétique devrait commencer par l'arrêt de toutes les centrales nucléaires bien avant l'objectif hollandais de 2050, et dès à présent, la mise en place d'un plan d'action pour exploiter toutes les énergies renouvelables, et pour allouer à la recherche dans ce domaine autant de moyens que dans le nucléaire.

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Si la transition énergétique est un enjeu d'indépendance nationale, elle devrait passer par la création d'un nouveau service public pour améliorer et rénover l'habitat, voire construire un habitat passif au niveau énergétique.

Évidemment, tous les équipements collectifs produisant de l'électricité seraient exploités exclusivement par la puissance publique : l'objectif est de produire à bas coût, à basse incidence écologique et en toute sécurité, et non engraisser des oligarques et payer des campagnes publicitaires.

Cette transition changerait l'ordre des priorités en matière de transports de personnes et de marchandises : prioriser le rail. Réglementer l'usage du transport de marchandises par la route et rendre attractif les transports collectifs, ce qui nécessitent de mettre un terme au libéralisme et à la concurrence dans ce domaine.

En d'autres termes, l'écologie doit être au service de l'intérêt général, et pas aux mains de quelques intérêts particuliers de l'oligarchie.

Or, la transition énergétique ne passera pas par le hollandisme.

La simili transition énergétique à la sauce hollandaise repeindra en vert le capitalisme en accordant diverses aides au privé et en facilitant la concurrence. Accessoirement, elle permettra à Hollande de communiquer et de se dédouaner de ses responsabilités en cas d'échec. Aujourd'hui, elle permet à EELV de justifier sa participation au gouvernement Ayrault.

Elle sera un moyen d'accorder de nouvelles opportunités d'optimisation fiscale aux plus riches pour les inciter à rénover leur habitat et à changer de bagnole, tout en taxant davantage les autres, c'est-à-dire les classes populaires et moyennes qui n'en ont pas les moyens.

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Un prétexte parce que l’État s'apprête à prolonger de 10 ans la durée de vie du parc nucléaire. Les centrales qui étaient conçues pour 40 ans d'activité devront fonctionner 50 ans.

Je me souviens qu'à l'époque de l'accident de Tchernobyl et du fameux nuage qui s'est arrêté à nos frontières, il était de bon ton de rallier cette URSS sclérosée et non démocratique qui produisait son électricité avec des centrales nucléaires obsolètes.

Tchernobyl apportait la preuve que le socialisme dit réel était à bout de souffle et inférieur au système capitaliste et démocratique, n'est-ce-pas ? Et aujourd'hui, nous pouvons tirer les mêmes conclusions pour cette France de la Cinquième République qui se garde de consulter démocratiquement le peuple sur cette question.

Sachant que plus le nombre de centrales nucléaires en activité est important et plus elles sont vieilles, plus la probabilité d'un accident est grand, il ne faudra pas s'étonner si un accident comparable à celui de Tchernobyl ou de Fukushima interdise toute présence humaine sur des centaines de kilomètres carrés du territoire pour des centaines d'années...

Mais de cela, les médias dominants n'en disent rien. Ils préfèrent relativiser les risques du nucléaire et présenter les écologistes (pas ceux du gouvernement Ayrault) soit comme de doux rêveurs, soit comme des extrémistes potentiellement dangereux : misère du journalisme dominant complice du libéralisme et du social-libéralisme...

Dans le silence médiatique de graves décisions sont prises sans consulter le peuple : le Hollandisme est un conservatisme hautement dangereux pour la démocratie et l'environnement.


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