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Non essentiel

Publié le 17 octobre 2013 par Alteroueb

Encore une fois, le monde vient de frôler l’apocalypse absolu. Le défaut de paiement du principal argentier de la planète n’aura pas lieu, enfin pas immédiatement. Les élus américains, en relevant provisoirement le plafond de la dette, permettent à l’Etat yankee d’emprunter sur les marchés, et autorisent le retour à leur poste des fonctionnaires mis au chômage technique pendant 15 jours.

Essentiel ou non ?
Car de l’autre coté de l’atlantique, on ne rigole pas. Le côté très tranché, quasi binaire de bien des aspects de cette société nous laisse, nous autres du vieux continent, un peu dubitatif. Le budget n’est pas voté au premier jour de l’exercice comptable ? Aucun souci, la machine s’arrête net : toutes les dépenses non essentielles sont purement et simplement ajournées jusqu’à l’adoption du texte. Reste à définir cette notion de «non essentielle».

Je ne me lancerai pas dans l’explication du mécanisme du «shutdown». Mais la chose a fait parler parce que dans l’histoire, des simples gens perdent, momentanément ou non, leurs moyens de subsistance. Autour de moi, j’ai entendu des réactions assez bizarres, voire absurdes (*), qui montrent qu’une partie de l’élite libérale n’a décidément plus aucun complexe. Nos institutions ont d’ailleurs prévu l’éventualité d’un budget non voté et mis en place des systèmes évitant de tels blocages. Quelques uns semblent d’ailleurs le regretter, tels Raymond Soubie, Michel Godet, Agnès Verdier-Molinié et quelques autres parasites, se précipitant sur les plateaux télé pour vanter les mérites en terme de dépense publique du «shutdown» à l’américaine.

Pensez-donc : rien qu’à l’idée de ne plus payer les fonctionnaires, certains ont eu du mal à cacher la bosse sur leur pantalon et leur extase…Et associer de façon aussi visible l’agent de l’Etat avec la qualification de «non essentiel», c’était l’orgasme en direct. Voila le remède pour éviter de creuser la dette du pays. C’est simple, sans douleur, quasi invisible puisque non essentiel. Et terriblement efficace. Mais pourquoi n’y a t’on pas pensé plut tôt ? Mais les américains ont fait leur compte. La plaisanterie, selon Standard & Poor’s (c’est dire si c’est sérieux) a coûté 24 milliards de dollars et 0,6 point de pourcentage à la croissance économique pour le 4ème trimestre. Rien que cela.

Cela fait tout de même beaucoup pour des gens soi-disant non essentiels…

(*) Pas de lien. Comprenez que je ne vais pas linker des aneries…

Quelques billets non essentiels de copains pris au hasard :


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