L’absurde délire en duo
La pièce de théâtre Délire à deux d’Eugène Ionesco, dont les représentations ont eu au bar l’Escogriffe, repose sur l’absurdité des déchirements entre amoureux et entre peuples. Critique.
Anders Turgeon
Lundi le 14 octobre s’est déroulée, en soirée, l’une des représentations de la pièce de théâtre absurde Délire à deux d’Eugène Ionesco au bar L’Escogriffe sur la rue Saint-Denis.
Nous assistons à l’interminable querelle du couple formé des personnages elle et lui (les personnages ne portent pas de nom dans la pièce) dans leur petit appartement. Ces derniers se disputent à propos de pacotilles comme la différence entre le limaçon et la tortue. À l’extérieur du logis du couple querelleur se déroule une guerre, bruits de coups de feu et de détonations à l’appui. Lorsque la guerre prend fin et que les gens célèbrent cet événement, le couple continue de se disputer.
L’action de ce délire absurde a occupé tout l’espace du vieil appartement du couple. Et cet appartement occupe tout l’espace du bar l’Escogriffe. Alors, les spectateurs ont pris part à l’action de la pièce puisque les deux protagonistes ont déambulé parmi nous durant le déroulement de la pièce. La mise en scène, simple, mettait l’emphase sur le décor naturel du bar (les murs de pierre) et les comédiens. À ce titre, soulignons les performances admirables de Catherine Huard en femme hystérique et d’Arnaud Bodequin en homme plutôt nonchalant.
En somme, Délire à deux se veut un brillant exercice, à huis clos, sur l’absurdité des antagonismes au sein du couple et de l’humanité toute entière.