paroles de Colombe

Publié le 17 octobre 2013 par Montaigu

Ma fille Colombe, 10 ans, est revenue de l’école un soir, horrifiée d’apprendre que les femmes s’étaient vues accorder le droit de vote en 1946. " Parce que tu comprends maman, les hommes trouvaient que les femmes avaient moins de cervelle qu’eux !". Et de me dire :  révolution !".

Les chats ne faisant pas des chiens, je me suis sentie très fière des réactions de ma chère tête brune.

Je me suis livrée à quelques réflexions.

Les préjugés culturels sont encore très présents. Certes on est préoccupé d’égalité entre homme et femme, de carrière, de salaire, ce qui me paraît le minimum. Tout en  continuant à marquer une différence, à s’esbaudir de la réussite exceptionnelle de telle ou telle tout en l’interrogeant sur la répartition dans sa vie entre le professionnel et le privé, sur sa manière de remplir son frigidaire ou sur les aliments indispensables dans ses placards.

Et ce dans les mêmes journaux qui prônent trois pages plus loin l’égalité absolue. Et dont les journalistes sont majoritairement des femmes. Est-ce à dire que les femmes n’aiment pas la réussite de leurs consœurs  et ne peuvent s’empêcher de les remettre à leur place ancestrale, c’est-à-dire à la cuisine ! Et quand en plus on en rajoute une couche sur ses créateurs préférés, on tombe dans la trappe de la futilité féminine.

Mais c’est bien connu, les femmes sont des écervelées !

 Donc. Le chemin est encore long. Nous arriverons à une situation d’équilibre, je préfère à "égalité", le jour où le regard professionnel tant sur l’homme que la femme sera indifférencié.

Que ce regard soit masculin ou féminin.

Et ne nous y trompons pas, le salut vient des femmes. Ce sont elles qui font évoluer les sociétés. Dans le sujet qui nous concerne au plus haut point, que les femmes soient sans vergogne. Pour prendre à bras le corps la question de la réussite des femmes.

Qu’elles soient réellement solidaires entre elles et pratiquent la discrimination positive.

Qu’elles se cooptent à l’image des hommes.

Et qu’elles arrêtent d’accepter de donner leurs adresses d’épicerie dans les journaux. 

Et la colombe prendra son envol !