Retour sur le carton de l’été sur la télé américaine, je veux bien sur parler de Under the Dome, la série inspirée du livre de Stephen King. Mais malgré son pitch intéressant et une entrée en matière plutôt efficace, la série va très vite s’effondrer.
Voilà une série qui avait tous les ingrédients pour fonctionner parfaitement, à la fois en audience mais aussi en qualité. A la base, il y avait un livre de Stephen King dans lequel une ville se retrouve piégée sous un dôme indestructible et infranchissable. A la production, on retrouve Steven Spielberg et parmi les scénariste, il y a le génial Brian K Vaughan (Lost, Y the Last Man, Saga). Le premier épisode sera d’ailleurs diablement efficace. Ne s’embarrassant pas trop de nous présenter les personnages, le dôme tombe tout de suite sur la ville à la manière d’un petit film catastrophe. Une image sera d’ailleurs particulièrement marquante, celle d’une vache coupée en deux.C’est une fois ce postulat établi que nous allons commencer à connaitre les personnages, du shérif au fugitif en passant par quelques ados, un curé et évidemment, un grand représentant de l’autorité de la ville… Le premier épisode se montre en cela particulièrement efficace, installant une mythologie qui pourrait bien nous prendre au piège en posant des questions sur le dôme mais en nous intéressant aussi aux personnages de cette ville. Un peu de Lost pour le mystère et son approche d’une communauté sans oublier les préoccupations de King, on attend alors rapidement que les classiques du genre arrivent : mise en place petit à petit d’une forme de dictature, la dérive religieuse, … Mais il faudra aussi compter avec une dose de fantastique quand certains gamins sont pris de crises et vont trouver un « œuf» mystérieux qui leur donnera des visions. Alors les pistes sur le dôme et le devenir de la communauté s’élargissent.
Malheureusement, très vite, les choses se gâtent et les personnages deviennent rapidement très bêtes avec des réactions tout sauf naturelles, cédant à la folie en quelques heures (à l’image de Junior), ignorant certaines preuves et témoignages d’innocence pour trouver un bouc émissaire, faisant revenir on ne sait trop comment des personnages disparus das un passé lointain alors que l’on sait bien que tout se sait dans ce genre de petite ville (l’intrigue sur Maxine, ridicule)… En quelques épisodes, nous n’avons plus qu’une envie, donner des baffes à tous les personnages pour qu’ils arrêtent de se comporter comme des idiots et tout le bon vouloir de Mike Vogel, campant seul personnage un peu censé, ne pourra rien y faire.
Pourtant, certaines questions ne sont pas éludées (l’approvisionnement en eau et l’appauvrissement des ressources, le contact avec les proches à l’extérieur du dôme,…) et les questions sur la gestion de la petite communauté (plus on avance, moins on a l’impression qu’il y a des habitants dans cette ville) seront évidemment abordées mais bizarrement, la gestion des armes laisse à désire (normal aux USA). Mais tout cela est fait avec une lourdeur désespérante et invraisemblable. Évidemment, en temps de crise, les villageois désespérés vont se trouver un nouveau leader aux tendances dictatoriales, mais c’est ici fait en dépit du bon sens (construire une potence n’est tout de même pas ce qu’il y a de plus spontané de nos jours). Quand au mystère surnaturel, il donne finalement plus l’impression d’être un ajout superficiel qui ne mènera nulle part.
Dès lors que l’on ne s’intéresse plus aux personnages ni au mystère, on ne voit plus très bien pourquoi on suivrait cette série qui n’a jamais compris l’intérêt de son concept et adopter une écriture convaincante. C’est dommage car le concept était bien prometteur (et le potentiel thématique est toujours là) mais on préfère encore regarder le film des Simpsons.