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HAIM – Days Are Gone

Publié le 16 octobre 2013 par Hartzine

Voici donc le premier album tant attendu des trois grâces californiennes de Haim, précédé d’un buzz et d’un battage médiatique à la vigueur étonnante. Oubliez London Grammar et ses vignettes minimalistes en carton, car la vraie hype de la rentrée est ailleurs : à l’image des fameuses déesses de Raphaël (le poids lourd de la peinture, hein, pas le super walter de la pop à la truelle) l’heure est à l’Allégresse, l’Abondance et la Splendeur, et les trois sœurs Haim les apporteront sur un plateau à quiconque mordra dans leurs pommes. Gagnantes du BBC Sound of 2013 Prize, adoubées, entre autres, par Julian Casablancas et l’éminente Kate Moss, on les aura aussi vues faire office de choristes pour Primal Scream au Glastonbury Festival, et elles sont désormais managées par Roc Nation, la boîte de Jay-Z. Buzz éléphantesque donc, qui accouche d’une misérable souris pop. Vous rêviez que les sœurs Kardashian pondent un disque ? Haim réalise enfin votre fantasme au travers de ces onze titres sans le moindre propos dont la seule ambition n’est que de sonner cool et catchy, en mélangeant allègrement R&B, folk, électro, bref, tout ce qui tombe sous leurs mains avides. Pour résumer simplement, Days Are Gone est le disque American Apparel typique qui, à défaut de vendre de l’émotion, devrait contribuer à écouler quelques palettes de leggings fluos, prêtant ainsi main forte sur le créneau de la musique à propriétés marketing et laxatives à notre duo casqué national. Car on a beau chercher, difficile de trouver des qualités à ces chansons inexplicablement encensées par la critique. Que dire en effet de The Wire ou Let Me Go, titres qu’on jurerait volés à la vomitive Shania Twain, ou de My Song 5, risible pastiche d’Aaliyah ? De l’introductive Falling et son gimmick funky clinquant, pâle copie de n’importe quelle face B de Phoenix – c’est dire – , à la dégoulinante Go Slow, tout sonne ici factice et irrémédiablement ringard. Cumulant les handicaps, ces chansons faiblardes se retrouvent par ailleurs lestées d’une production tape-à-l’œil et affreusement datée, assurée notamment par les pourtant pas manchots Ariel Rechtshaid (Usher, Theophilus London, Vampire Weekend) et James Ford (Simian, Klaxons, Arctic Monkeys). Difficile, donc – voire impossible – de sauver quoi que ce soit ici. Les plaisanteries les plus courtes étant généralement les meilleures, il ne nous reste plus alors qu’à allumer un cierge et espérer que ce disque pompier ne soit qu’un feu de paille en cette riche rentrée musicale. Don’t Save Me et Let Me Go, nous exhortent les Haim au cœur de leur album. On ne prendra pas le risque de les contrarier.

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