Avant de m'endormir

Par Adamante

La nuit m’emplit d’une joie 

pure et fraîche

comme est frais le vent de novembre 

dans les branches nues des arbres

pas un seul nuage ne s’accroche à leurs doigts 

tordus d’appels 

impuissants

vers une hypothétique divinité

plus sourde que la mauvaise foi

l’horizon scintille

à tout oublier

je bois l’immensité

dans un verre de cristal

je suis ivre de lumière

mon chat fait sa toilette

drapé dans son inaltérable dignité

il se lèche

puis 

d’un bond

il disparaît dans l’ombre

me laissant seule

mon verre de ciel à la main

les lèvres frémissantes

j’entends les premières paroles de la nuit

elles glissent lentement

sur les murs de ma chambre

leurs murmures s’allongent

hypnotiques

m’emportent

dans leur monde caché

bien avant que de m’endormir.

©Adamante (déc. 2012 sacem)