Le duo montréalais Solids présentait la semaine dernière un premier album entier, Blame Confusion. Xavier Germain-Poitras et Louis Guillemette proposent la solidité d’un band entier avec quatre mains et une bonne dose de rock.
Comment décrirais-tu le type de musique que vous faites?
C’est une question qui est toujours un peu difficile. D’habitude, on reste assez vagues en disant qu’on fait du rock. J’aime mieux que les gens se fassent leur propre idée. On n’aime pas trop les étiquettes. C’est vraiment libre. Disons que c’est une musique bruyante qui déménage.
Si je te demandais de décrire l’album en une phrase, tu me dirais quoi?
Je mettrais sûrement plusieurs virgules! C’est un album qui continue dans la lignée commencée avec les premiers EP, mais on a été un peu plus loin dans les extrêmes; des tounes plus agressives et d’autres plus calmes. On voulait faire quelque chose qui se tient, mais qui est variée parce qu’on est influencés par plusieurs genres. (C’est plus qu’une phrase.)
Comment travaillez-vous en duo?
Ce n’est pas toujours la même chose. Sur cet album-là ça a été une véritable collaboration. L’instrumental est né vraiment avant les textes. Souvent, j’arrivais avec un squelette de chanson et on a trouvé les mélodies vocales ensemble par la suite.
C’est le premier CD complet que Solids fait paraître. Ressens-tu une espèce d’aboutissement?
Nous, on a toujours été des grands fans de EP. Un album complet, pour beaucoup de médias, c’est la première chose qui mérite d’être considérée. C’est beaucoup plus ardu comme processus. Sur un album complet, on a le temps de repenser beaucoup les chansons avant qu’elles arrivent à l’enregistrement. Pour nous, c’est important de ne pas mettre trop de temps sur les chansons. On a enregistré l’album au complet cet été pour garder l’urgence du premier jet. On est très satisfaits, mais il reste que quand tu enregistres des chansons, quand il y en a moins, tu es plus impliqué dans chacune d’elle. Il a encore un genre de fraîcheur. Dans la vie, quand on enregistre des albums, les chansons sont souvent déjà vieilles. Le processus est long et les tounes deviennent moins fraîches (rire). Nous, on se tanne vite. On a un déficit d’attention. Le EP est l’fun pour ça, mais…
Comment le projet d’album s’est-il construit?
Beaucoup de pièces sont travaillées depuis un an et demi, deux ans. On peut parler d’un processus assez long. Dans les deux dernières années on a fait beaucoup de spectacles. C’est ce qu’on aime le plus faire avec Solids. On a finalement pris le temps de se retirer cet été pour finaliser et enregistrer. Y’a pas de concept intrinsèque à l’album. C’est relativement complet, dans le sens que ça s’enchaîne bien. On est des grands amateurs de vinyles, alors s’est important pour nous la cohésion qu’il peut y avoir normalement de chaque côté d’un vinyle. Notre CD est équilibré de cette façon-là.
Sur la scène musicale actuelle, quelles sont vos inspirations?
Louis et moi on a des influences différentes. On écoute du vieux soul, du motown et du hip-hop, mais pour ce qui est du rock on apprécie surtout des bands obscurs. De toute façon, on n’est pas portés à reproduire ce qu’on entend.
Quels sont les projets de Solids pour la suite?
Beaucoup de spectacles cet automne et potentiellement une tournée en Europe au printemps prochain. On va essayer d’avoir des petits squelettes de chansons pour sortir quelque chose d’autre bientôt, pas dans 2-3 ans; probablement un EP dans la prochaine année.