Alexandre Kinn est un chanteur, compositeur français. Il a sorti un premier EP en 2006 sur le label indépendant Interphonics. Deux ans plus tard, son premier album Dans la tête d’un homme voit le jour chez Universal avec le très beau et très remarqué titre Aude (emmène-moi). Puis, il quitte Universal, s’en va suivre Sporto Kantes en tournée en tant que guitariste et prépare son deuxième album Si le vent se lève. Alexandre Kinn est de ces artistes qu’on admire pour son talent d’écriture, son engagement et pour cette voix incroyable, mélancolique, folk et bouleversante. Une voix comme on les aime ; une voix qui raconte.
En fait, pour tout vous dire, je l’ai découvert un peu par hasard ; j’étais tombé sur le titre Messieurs en version acoustique sur Youtube. La vidéo a été retirée depuis et je cherchais désespérément à la retrouver tant cette chanson m’avait scotchée. Oui, Alexandre Kinn m’intriguait, je ne savais pas encore bien comment qualifier mon coup de cœur ; Était-il éphémère ? Se portait-il sur le titre ou sur l’univers musical ? Allait-il perdurer ou était-ce un attachement de l’instant ? J’attendais donc ce deuxième album pour confirmer et situer mon coup de cœur. Je l’ai acheté, à sa sortie et j’ai entamé ma découverte musicale comme à mon habitude ; en rentrant du boulot ; café, cigarette et casque vissé sur la tête. J’ai mis le précieux cd dans le lecteur, augmenté le volume et appuyé sur play. Parfois, on achète un album pour un titre et ce seul titre est la perle musicale de l’album. Parfois, on est un peu déçu ; on croyait découvrir et apprécier un univers musical alors que le coup de cœur ne se fait que sur un titre. Parfois, seulement, car s’il est vrai que le titre Messieurs est clairement le titre qui m’a fait acheter cet album, il s’avère qu’il n’est pas le seul à me faire l’apprécier.
Depuis, cet album continue de tourner dans sa totalité dans mon lecteur. Oui, dans sa totalité car rare sont les albums à être si bien construit. On commence avec un titre Marins qui, avec sa longue introduction tout d’abord silencieuse avant que vienne s’insérer les cordes, nous fascine et nous oblige à tendre l’oreille. Puis, cette voix, incroyable de sensibilité et d’honnêteté vient s’insérer et là, 52 secondes après l’introduction du cd dans le lecteur, on est déjà comblé parce que cette voix-là, cette façon qu’elle a de danser sur le rythme, de s’y amuser, s’y complaire, s’y étaler de tout son long est bouleversante et entraînante. Ce magnifique premier titre avec ces sonorités irlandaises à l’arrière est une sublime façon de se plonger dans l’univers d’Alexandre Kinn. Je pourrais bien citer tous les autres tant chacun des titres valent une écoute attentive mais j’ai envie d’ajouter que l’ambiance particulière prend toute son ampleur sur le 6ème titre J’attends avec son slam dramatique et bouleversant qui met en relief la chanson précédente le jour où j’ai tué un homme et dont le fond musical est un bijou de perfection. Le dernier titre de l’album Partir fini d’achever son étonnant trouble sur celui qui écoute. A nouveau, l’intro musicale est plus longue et nous oblige à nous arrêter pour prendre conscience du voyage intérieur qu’Alexandre Kinn vient de nous offrir. Il y a une délicatesse, une nostalgie dans cette intro qui nous ferait regretter que ce titre-là soit le dernier, que ce soit la fin. Puis cette voix nous le dit « Il est temps de partir et de charger les mules des milles et uns trésors que nous avons gagné. Il est temps d’en finir car tout à une fin du plus petit larcin au plus grand des empires. » Et là, on le croit ; il est temps de partir. Il est temps qu’on s’arrête et qu’on se pose un instant pour se remettre de cette première écoute. Il est temps qu’on réalise le privilège que c’est de se faire aspirer dans un univers musical aussi doux, serein et bouleversant. Ces onze titres-là nous ont transportés et vient le moment où le silence a un goût amer ; il nous rappelle combien la musique nous parle, combien elle peut être vivante et combien elle était belle, celle qu’on vient d’écouter. La musique, ici, a une âme de reine et c’est bien à lui, Alexandre Kinn, qu’on le doit. Alors Merci.
Je propose à l’écoute l’excellent premier titre Marins pour cette sublime entrée en matière, cette voix incroyable, cette sensibilité bouleversante, cette honnêteté dans la voix, dans ces paroles françaises écrites à la perfection. Je propose en bonus le tout aussi excellent deuxième titre de l’album Le vent mais en session acoustique pour toutes les raisons qui m’ont fait acheter cet album.
Les titres Marins et Le vent sont donc à l’écoute, juste après le break
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Informations complémentaires
- Titre: Marins
- Durée: 6min 04s
- Artiste(s): Alexandre Kinn
- Album: Si le vent se lève
- Label: 17H
- Date de sortie: Septembre 2013
Le Vent