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Mais çà, c'était avant

Publié le 17 octobre 2013 par Gentlemanw

Hier, avant que je ne saches, avant que je n'ouvres les yeux, juste avant qu'elle vienne ne me le dire, j'avais compris. Moi sa mère, je pouvais comprendre sa vie, son début de vie, de jeune fille devenue jeune femme, de douceurs excessives devenues des épaisseurs de carapaces.

J'avais vu, sans vraiment voir, le changement dans sa vie, celui qui rassure et inquiète à la fois, quand nos enfants deviennent libres, se lancent dans le boulot, dans la conquête d'un monde qu'ils construiront, dans l'amour plus encore.

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Là hier, j'ai compris, quand elle est venue pour un café, dans son manteau tout doux, avec un col de fourrure, un peu mode, un peu discret, dans son style. Discrète bien que déterminée, elle avait pleuré, les larmes séchaient, et pourtant elle était heureuse. Alors je lui ai donné cet expresso, et ma seconde main l'a enlacé, pour la serrer contre moi. Oui cette jeune femme reste ma fille, mon enfant, un peu de moi éternellement, et des battements s'échangent entre nous.

Doucement on est allé vers le salon, surprise toutes les deux par ce soleild d'automne qui se posait sur le canapé, qui brillait dans le ciel devenu bleu, un signe. Plus de pluie, juste des rayons chauds, bienvenus sur nos épaules, pour accompagner ses paroles. Elle voulait déménager mais cette raison-là en cachait une autre, elle voulait s'installer avec son coeur. Un sourire, des yeux qui se mouillent, et j'ai caché sa bouche, j'avais compris, et je l'ai embrassé. Il ne fallait pas pleurer pour annoncer une belle nouvelle, un secret à demi-caché, estompé derrière des visites et un job très prenant. Elles étaient amoureuses, cette amie était un peu plus, son amour.

Je ne savais que dire, sauf la rassurer stupidement peut-être, de mon total amour, de mon total respect, et maladroitement de mon indifférence à cette situation. Elle était heureuse, je le voyais, je ne voulais pas de ses larmes, car si elle avait peur de me le dire, de le dire aussi à son père et ensuite à la famille. Aucun de nous ne devait juger, ne pouvait juger. Elles s'aimaient, le fait était simple et limpide, un bonheur complet pour nous, ses parents.

Rassurée, souriante enfin, liberée presque, elle avait bu son café, nous avons papoté de tout, de rien, de stupides préjugés, des réactions plus bêtes encore, de mots encore non établis dans nos habitudes, comme "la compagne de ma fille". Mais rien ne me détournerait d'elle, car avant, maintenant et demain, elle serait ma fille avec une belle-fille en plus.

Nous avons pris d'autres nombreux cafés, ce jour-là, et une date pour croiser enfin son amie. Je l'ai serré encore si fort dans mes bras, ne pensant qu'à une chose, peut-être deux, son bonheur et son futur mariage, peut-être un jour.

Avant de la laisser, j'ai demandé sir je devais tricoter un ou deux pulls, elle a éclaté de rire, voyant mes yeux de mère, s'illuminer comme les siens, de ces sentiments simples.

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