Publié le 17 octobre 2013 par Universcomics
@Josemaniette
Marche ou crève. Pour ceux qui n'auraient pas encore compris en quoi la réforme du système de santé décidée par le président américain Obama est capitale, il suffit de parcourir certains comic-books des années 80 et 90 pour bien comprendre le problème. Qui n'a jamais lu une de ces histoires avec des sans domicile fixe, des parias de la société, mis au ban, qui avaient pourtant tout pour s'insérer et réussir, au départ. Et puis un jour ce fut le drame : un accident, une maladie, la nécessité de s'endetter pour se soigner, et la perte de toute reconnaissance sociale. Je ne vous parle pas des chômeurs, pour qui la santé devient une course à obstacles, un mirage. C'est ce qui est arrivé aux clochards que nous croisons dans ce numéro de Showcase d'aujourd'hui. Ils reçoivent la brève visite d'un type tout en muscles et en spandex, qui semble paumé, au bord de la marginalisation. Cet individu c'est Jean-Paul Valley, le successeur de Bruce Wayne sous le costume de Batman. Cette longue saga vous est en ce moment racontée sur les pages de gros albums chez Urban Comics, sous le titre de Knightfall. Le dernier volume est prévu pour dans quelques mois. Dire que Bruce reprend ses attributs et qu'il défait Azrael (la véritable identité de Jean-Paul, une sorte de croisé mystique et violent au service d'une secte) n'est pas un secret, il s'agit d'une aventure parue voilà presque vingt ans. Ce qui est intéressant, c'est de voir l'errance du vaincu, à la recherche de son identité, d'une nouvelle raison de vivre, pour ne pas sombrer dans l'oubli et le renoncement complet. Ce parcours passe par une rencontre avec des sdf, donc, avec lesquels il ne semble pas décidé à se lier, mais qu'il va défendre malgrè tout. La conclusion de cet épisode est assez amère. Jean-Paul quitte les vagabonds, qui de leur coté finissent par partager l'alcool qu'ils possèdent avec leurs agresseurs d'un soir, et tout le monde boit pour oublier et panser ses plaies. Valley est seul, plus que jamais. C'est Alan Grant qui signe ces pages tragiques et réalistes, illustrées par le crayon expressionniste et nocturne de Mike Vosburg. Un Aftermath poignant, un (anti)héros brisé.