Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps vous sera offert sur ce site.
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.
Ils sont tous les quatre mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont de mon ADN, j'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique.
Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de création.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot Habibi qui en dialecte irakien veut aussi dire Mon Amour.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que la musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
DIFFERENT CLASS de PULP
1995.
Je travaille dans un backstore. Sur le comptoir derrière moi, cette pochette un peu vieillotte mais pourtant très très 1995. Elle y trainera un bon mois, sans propriétaire, avant qu'en fin de soirée, un samedi où j'aurais assurément souhaité être ailleurs, je me décide enfin de mettre cet album pour mettre de l'atmosphère dans mon travail que je ferai exceptionnellement seul ce soir-là. Je découvrirai tranquillement, sans gêner personne autour pendant que je bosse.
Backstore love.
La pochette ringarde faisait beaucoup trop 1971 et j'étais alors beaucoup trop 1995. Puis cette phrase greffée à la jaquette "We don't want no trouble, we just want the right to be different. That's all." qui présentait un band qui m'était inconnu et qui s'excusait de son art, ça me faisait chier. Le band partait avec une prise contre lui. Assumez-vous!
Puis, dès le premier morceau, ce timbre Bowie-esque...Écoute obligatoire...délire vampirique...bonheur éternel...
Cet album s'est imprimé dans mon oreille et dans ma peau pour toujours.
Mis-Shapes donne le ton, Brother, sisters, Jarvis Cocker, Candida Doyle, Russell Senior, Nick Banks, Steve Mackey, Mark Webber de Sheffield, England connecting to Québec, Canada of America.
Pencil Skirt est une chanson chantée du point de vue d'un dildo...marrant.
Le gros hit qui, étrangement, n'a pas atteint l'Amérique. En joggant cette chanson, toute en crescendo, est une pure merveille. Moi aussi, Vampire-martien, Atikamecqw-Irlandais, insomniaque, alcoolo aimerait bien parfois aussi vivre comme tout le monde. Parfois, pas toujours.
Un auteur est un observateur, un spectateur, un interprète, un caricaturiste, un voyeur, Cocker a compris tout ça et l'exprime bien dans I Spy. Et du Fassbinder en clip? FABULEUX. J'aime particulièrement le clavier de Doyle dans ce morceau.
Le riff de guitare de Mark Webber est inspiré du Gloria de Laura Branigan. Cette histoire d'un gars qui revoit une fille hyper populaire de son école secondaire des années plus tard alors que c'est lui qui est devenu la figure publique est inspirée d'une rencontre réelle entre Jarvis Cocker et une ancienne collègue de classe.
Ou bien l'histoire d'une prostituée, ou celle d'une femme qui essaie de renouer avec le sexe d'antan avec son partenaire ou bien les deux. Un sapré bon morceau no matter how.
Something Changed est une chanson triste. Elle apparaît dans le (très très bon) film Trainspotting.
Astrud, un band espagnol, a aussi repris le morceau.
La chanson suivante est une réflexion sur la génération 18-35 de 1995, duquel je faisais partie. Elle traite aussi du vide de certaines expériences avec la drogue. Le titre est une référence à une amie qui ne s'est rappelé du spectacle de The Stones Roses que tout le monde était sur l'ectasy (E) ou le speed (wizz). Le groupe a eu quelques difficultés avec ce morceau sur les ondes commerciales anglaises. Même si elle faisait le contraire de la promotion de la drogue.
La chanson suivante était, et est toujours, ma préférée de l'album. Tout vampire qui se respecte allume un cierge sur ce morceau. ...If I close my eyes, I can visualise everything in it...
Underwear raconte le désespoir d'un homme qui aurait voulu beaucoup plus qu'une simple amitié avec une amie.
Monday Morning est EXTRAORDINAIRE. Les paroles me sont entrées dans les tripes pour toujours. Le petit riff pratiquement rasta est fort agréable. À partir de 2:48 la chanson me donne toujours des frissons. Encore aujourd'hui, moi aussi: I want a refund, I want a light, I want a reason, to make it through the night, alright.
L'album se clôt sur un matin, suivant une nuit de plaisir au Bar Italia, où on observe les gens de la rue se rendre au travail sans vouloir un jour leur ressembler. Avec à ses côtés, une belle (ou un beau) partenaire. Hangover du trip d'une nuit, la réalité vient se signer en fin d'album.
Pour Dandy's, vampires qui s'ignorent, amants, emos, amateur de british pop, amateur du timbre vocal de Bowie, amis.