Nordvest est l’un des quartiers multiethniques les plus pauvres de Copenhague. Casper, jeune homme de 18 ans, y vit avec sa mère, son petit frère et sa petite sœur. Il s’acharne à joindre les deux bouts en vendant des biens volés à l’un des chefs des gangs du quartier. Quand le crime organisé arrive à Nordvest, la hiérarchie au sein du quartier change et Casper y voit une chance de monter en grade.
Northwest est un polar venu du Danemark qui aurait très bien pu se retrouver dans la liste des films concourant pour l’Oscar du meilleur film étranger. C’est La Chasse (présenté à Cannes 2012 de ce côté de l’Atlantique) qui représentera le cinéma danois. Si ce n’est pas un mauvais choix, parions tout de même que Northwest aurait eu sa chance. Certes il ne réinvente en rien le cinéma indépendant et social. Il s’inscrit même dans la lignée d’Ill Manors sorti quelques mois plus tôt. Pourtant Northwest fait partie des meilleurs films de ce mois ci. Mais qu’est ce qui fait de Northwest un bon film, et pas une énième idée déjà trop rabâchée au cinéma ?
Tout d’abord, Northwest montre une fois de plus le côté sombre de la Scandinavie. Depuis les phénomènes Millenium et Nicolas Winding Refn et les grands Morse et Oslo, 31 Août, pas sûr que le cinéma soit favorable au tourisme pour ces pays nordiques. Northwest dresse le portrait d’une facette méconnue de la vie à Copenhague. Le monde de la street ressemble énormément à celui de Londres dans Ill Manors. Des banlieues, ses bandes, ses crimes. Au milieu de tout ça gravite Casper, un jeune braqueur qui revend son butin à un certain Jamal. Contre qui il se retourne suite à une rencontre.
D’un naturalisme saisissant, avec ses deux jeunes acteurs talentueux, Michael Noer crée un polar où la tension est sans cesse grandissante. Comment se sortir d’une spirale noire qui nous emmène en enfer ? Casper, vrai grand frère et enfant aimant, souhaite protéger sa famille mais ne fera que de les mettre en danger et les engouffrer dans sa spirale. Le spectateur se rend compte des mauvais choix de Casper mais le réalisateur ne montre qu’un personnage arrogant et fier de sa réussite. Avant les gros problèmes. Il y a une anticipation intéressante, une sorte de décalage entre le spectateur qui comprend avant et le personnage principal. Ceci dit le film est plein de surprises (quelle fin) et arrive avec talent à montrer les relations compliquées de deux frères (parfois on pense à l’inceste) sans tomber dans le déjà-vu et l’esbroufe.
Le petit frère est le personnage le plus surprenant du film. Un coup fragile et victime, une autre fois vraie bête dangereuse et sanguinaire qui apprend vite, il est dans la deuxième partie du film le personnage le plus intéressant.
Autre réussite : malgré la violence des propos, la vraie violence, le sang, n’est jamais montrée. Toujours en hors-champs. Le réalisateur nous offre de la psychologie et gomme toute gratuité de violence et autres dialogues faciles. Il nous cache ce qui est évident et nous montre ce qui l’est moins. Devant tant d’efficacité et de respect, Northwest est à voir vite ! Tak.
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