Excuse-moi Leonarda, j'ai honte d'avoir voté pour eux !

Publié le 16 octobre 2013 par Leunamme

Oui, c'est vrai, j'ai un certain nombre de regrets, de choses que j'ai faites et que je souhaiterai n'avoir pas fait. Avoir, le 6 mai 2012, glissé un bulletin François Hollande en fait assurément parti, au premier plan.

Je l'ai fait parce que je pensais en finir avec un gouvernement qui considérait l'immigré, le sans-papier, le réfugié politique, l'apatride, comme un pestiféré à tel point qu'il fallait la création d'un ministère entier pour organiser la traque. Je l'ai fait parce que je ne voulais plus qu'il y ait d'enfants arrêtés par la police à la sortie des écoles pour retourner dans un pays d'origine dont ils ne connaissent souvent pas grand-chose. Je l'ai fait parce que je croyais que certaines valeurs, d'accueil, de solidarité, d'humanisme qui sont celles dont se vantent les dirigeants de ce pays, méritaient d'être remise en avant par un chef de l'état issu d'une mouvance politique qui s'en revendiquait.

Las ! Leonarda ! Je me suis trompé et ce faisant je t'ai trahi, toi et tous ceux qui croient encore que ce pays est un eldorado pour la dignité humaine.

J'ai honte quand je vois qu'un ministre de l'Intérieur court sans vergogne après l'extrême-droite pour asseoir sa popularité, reprenant jusqu'à son vocabulaire. J'ai honte quand j'entends un Premier Ministre clamer que ton expulsion serait réexaminée s'il s'avérait que la police avait fait une faute, alors même qu'au nom du droit à l'éducation, au nom des droits humains, et qu'au seul fait que tu étais une mineure tu n'aurais jamais dû être expulsée de ce pays. J'ai honte quand j'entends une ancienne candidate à la présidence de la République asséner sans scrupules qu'être de gauche c'est respecter la loi. Oublie-t-elle cette femme que toutes les lois de progrès social, de justice, d'équité ont été conquises parce que certains courageux ont désobéi à la loi, et que parmi eux certains ont été les pères fondateurs d'un parti auquel elle appartient ?

Je veux que tu saches, Leonarda, toi, ainsi que tous ceux qui vivent cachés, apeurés et dans la misère au sein même du pays des droits de l'Homme, que ce gouvernement là n'est pas représentatif de ce que pensent tous les Français, et que ces mêmes Français ne peuvent être tous assimilés à ceux qui se résignent et choisissent la haine dans la discrétion d'un isoloir.

Voila, Leonarda, je veux que tu saches que nous sommes encore quelques-uns à penser à toi et à ta famille ce soir. Et que nous nous sentons nous aussi bien seuls dans le noir.