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Une écologiste Véronique Massonneau, une frontiste Marion Maréchal-Le Pen, Nadine Morano de l'UMP ont été ces derniers jours victimes de propos sexistes en France.
Les débats qui ont suivi ces débordements verbaux ont au moins un avantage. Celui de montrer que les femmes ne sont guère cohérentes entre elles, autour du machisme ambiant qui sévit. Où on s'aperçoit qu'avant d'être femmes, elles sont soit de gauche, de droite, d'extrême droite, etc... Y en a-t-il seulement une qui soit consciente du mal qu'elle fait à la cause des femmes? En confondant tout, politique et réalité sociale, elles rendent anecdotique un problème récurrent de notre société.
Ainsi lorsque Véronique Massonneau se bat pour que le député UMP qui a osé caquetter pendant son intervention à l'Assemblée nationale, soit blâmé, elles et ses collègues oublient de réagir lorsque c'est Marion Maréchal-Le Pen ou Nadine Morano qui sont victimes d'injures sexistes. Véronique Massonneau a d'ailleurs refusé de prendre position dans l'affaire Morano/Bedos. On voit en ces femmes, non pas leur qualité de femme mais leur appartenance politique. Pourtant, ce n'est pas ce qu'elles représentent, ce n'est pas leurs discours dont il est question, c'est de leur genre.
Nadine Morano s'est fait elle aussi traiter de "salope" par l'humoriste Guy Bedos. Nulle n'ignore que celui-ci a longtemps pratiqué cette injure et certains tentent de reprendre cette tradition pour justifier ces propos. La justification est douteuse. L'injuriée n'est pas n'importe qui. Nadine Morano est de droite et tout le monde sait que Bedos est de gauche. Lorsqu'à l'époque Bedos injuriait les femmes il n'en nommait pas une en particulier. Toutes y avaient droit. L'injure se décline autrement lorsqu'elle se personnalise. La ligne est franchie. Guy Bedos nous donne d'ailleurs tous les arguments. N'a-t-il pas déclaré que "l'incident était minime", mais est-ce à lui d'en juger? Et qu'il n'était de toute façon pas inquiet du dépôt de plainte de Nadine Morano, pas plus qu'il l'avait été à l'époque face à Jean-Marie Le Pen. En remettant ainsi le débat dans le champ politique, en comparant Nadine Morano à Jean-Marie Le Pen, Guy Bedos préfère ignorer l'injure sexiste et comparer ce qui pour lui est comparable et ignoble, sous-entendu Morano et Le Pen représentants de courants politiques infâmes aux yeux de l'humoriste.
Quant à Marion Maréchal-Le Pen, elle manque d'humour d'après l'attaché parlementaire qui l'a injuriée sur twitter. Et lui aurait-il trouvé drôle de se voir qualifier de salaud et de con?
On ne se solidarisant pas entre elles, en politisant ce débat vieux comme le monde, les femmes se portent préjudice et justifient le retard qu'elles ont dans la société, tant d'un point de vue, social, salarial, représentation politique et j'en passe.
Il serait peut-être temps qu'au lieu de crier haro dès que l'on prononce le mot féminisme, d'aider les femmes à travers un enseignement, à théoriser une réalité, des principes intangibles, pour leur faire comprendre leur intérêt à défendre leurs droits.
En se désolidarisant les unes des autres, en pensant qu'il y en a des biens et des moins biens, entendez des femmes de gauches beaucoup plus vertueuses que celles de droite, alors il ne faudra pas s'étonner que la minorité féminine de notre planète passe après d'autres minorités, plus soudées et plus combattantes. Pourquoi les Noirs américains ont-ils eu le droit de vote avant les femmes américaines? Pourquoi Barack Obama a-t-il été élu président des États-Unis d'Amérique avant Hilary Rodham Clinton?
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