Mais ce langage de la complexité est toujours menacé par la sécheresse, la complaisance, le narcissisme ou le pittoresque, ce pittoresque que tu voulais à tout prix éviter en écrivant le livre. Il a besoin de se replonger dans la source de silence et d’obscurité, où les choses n’ont pas encore pris leurs formes, où l’être n’est pas encore l’être, et tient repliés contre lui le passé et l’avenir, dans la quiétude de ce qui n’est pas. Le secret est ce vide intérieur où le dire trouve son énergie. Le langage littéraire, dans l’idéal, pourrait être celui qui, dans la révélation, préserve l’obscurité du secret. Ramène Eurydice au jour avec toute l’épaisseur de l’obscurité dont il la tire.Un livre - un livre! - a provoqué des vagues disproportionnées. Un autre livre tente non pas de les apaiser mais d'en fixer l'origine. Dans le travail sur la langue qui fait toute la singularité de l'oeuvre de Pierre Jourde. Il faut le lire plus que je ne l'ai fait jusqu'à présent.