NB : cet article sera ponctué de gifs de chats pour le rendre plus mignon et moins triste.
Si j’avais 10 ans de moins, j’aurais écrit tout ça dans un journal intime ponctué de têtes de mort et de croix à l’envers. Et pour cause : le match dont je parle depuis des semaines et des semaines, celui du 26 octobre, je ne le joue pas. Et bien que j’ai appris cette rageante nouvelle il y a plusieurs jours, je ressens toujours la même colère et la même déception qu’à la minute où on me l’a annoncé.
J’attendais ce match avec une grande impatience. Je savais qu’il y aurait une sélection de joueuses et que j’étais sur la sellette comme un bon nombre de filles de l’équipe. Mais dès lors que la crainte de ne pas être choisie se concrétise, c’est tout autre chose.
"Laissez-moi venir avec vous !"
Je ne joue pas Skate Hard to Hell. Je n’ai pas été sélectionnée. Je n’ai pas été au niveau. Je suis en colère parce que ce match, c’était mon objectif. Ce pour quoi je me suis investie à fond dans le derby. Ce pour quoi j’ai chaussé mes patins et mes baskets pratiquement chaque jour de l’été. Je sais que j’ai des points faibles mais je sais aussi que je fais le maximum pour m’améliorer. Mais ça n’a pas suffit, je ne suis pas parvenue à redresser la barre, à nettoyer le chantier dans lequel je me suis lancée. Au début de l’été, je partais vraiment de très très loin, autant physiquement que mentalement. Et puis là, rebelote, claque sur la tête : tu ne joueras point le match du 26. Bim. Comme ça. Autant dire que mes efforts ont été ruinés en 2 secondes.
Laissez-moi tranquille :(
J’en veux à moi-même, j’en veux à l’équipe, j’en veux à la sélection. Mais voilà apparemment le résultat, le score, la victoire comptent bien plus que la passion et l’investissement des joueuses. Je suis tellement déçue que je redoute de le voir, ce match. Je n’ai pas envie d’y aller en faisant semblant de m’éclater, de soutenir les filles alors que j’aurai la gorge serrée par la colère et la frustration.
Alors que je risque d’être un peu sur la défensive (oui ce gif est un peu grand mais si je le rétrécis, il ne bouge plus, un comble pour un gif).
On m’a répété "blablabla, baisse pas les bras, c’est pas grave, y’en aura d’autres, travaille encore" mais ce genre de paroles (aussi censées soient-elles) ne me réconfortent pas et me donnent l’impression d’être loin du but. Et j’ai peur que l’espèce de non-reconnaissance de mes efforts, les claques que je prends en débrief de match, l’absence d’encouragements et l’impression d’être seule dans cette galère me fassent lentement perdre la flamme du derby.
Un peu comme ce chat qui abandonne
Il est clair que je ressens tout ceci à chaud et qu’il est fort probable que d’ici une semaine tout aille mieux. Mais c’est aussi ça, Journal d’une RollerGrrrl : raconter les bons moments comme les plus difficiles.