La plupart des fois, les années universitaires laissent un sentiment de maitrise de l’avenir. Même si les notes et moyennes paraissent relatives, il y a à l’horizon une vision, un débouché qui malheureusement s’épaissit au fur et à mesure qu’on s’achemine vers la fin du parcours universitaire. Est-ce que l’on peut vraiment déterminer ce que l’on fera de sa vie académique dès le début de sa formation ? Voici quelques éléments de réflexion pour les parents et les plus jeunes afin de ne pas partir sur des mauvaises bases. Voici les faits et paramètres qui peuvent vous aider à mieux comprendre la situation.
En général, les universités ne forment pas à un métier. Elles forment à une manière d’aborder les choses, les connaissances, les environnements dans des contextes spécifiques. Ce sont les écoles qui forment de manière claires pour les métiers. Il y’a alors soit des écoles classiques qui sont très souvent non universitaires, voire non académiques ; soit des grandes écoles rattachées en général à une université. Si vous voulez donc devenir journaliste…allez dans une école de journalisme au lieu d’aller faire une filière communication dans une université. La route est plus claire, plus courte et bien souvent plus certaine.
D’un autre côté, une autre réalité à prendre en compte est que les études universitaires se font par pallier de diplôme et que certaines issues dépendent de là où vous vous arrêtez. Pour être par exemple psychologue, la plupart des pays exigent au minimum un BAC+4 ou +5, généralement professionnel (DESS, Master 2) dans le domaine. Si vous avez un DEUG par exemple ou même une Licence, dans ces pays vous n’êtes pas considérés comme psychologue. Vous pouvez très bien commencer des études dans une filière…sans pouvoir aller jusqu’au bout ou simplement vous arrêter à un pallier peu suffisant pour envisager la suite…il n’y a donc aucune garantie sur ce que sera votre issue.
Enfin, il est très courant que l’on se découvre soi-même, au-delà des études que l’on fait le long de son parcours académique. Je connais des personnes qui ont commencé en marketing et qui se sont découvert d’extraordinaires talents de graphisme. Certains ont jumelé les deux, d’autres ont abandonné l’un pour l’autre…toujours est-il que la situation de départ et l’image de finalité que l’on se faisait au départ ont fini par changer.
Je me souviens très bien de l’amie qui m’a enseigné la photo. Elle faisait des études de lettres au début, et est entrée dans la photo par son petit ami. Elle a commencé juste comme ça, puis a continué auprès d’une troupe de théâtre qui lui payait quelques revenus avec lesquels elle s’est procuré son premier appareil professionnel. Elle est allée sur Paris ensuite pour continuer et aux dernières nouvelles, elle s’est installée comme photographe après son diplôme. Des lettres à la photo. Parfois les chemins sont improbables, sans aucune logique apparente même s’ils ne finissent pas s’enrichir mutuellement.
Il est fondamental de partir d’un principe : Il est presqu’impossible de savoir ce que la vie nous réserve. L’avenir est une inconnue. La première erreur des parents et autres jeunes universitaires est d’engager des choix définitifs sur la base de ce qu’ils dessinent comme évident. Aussi étrange que cela puisse paraitre, il n’y a pas de corrélation entre la filière d’études que vous faites et ce que pourrait être votre avenir professionnel. Ce n’est pas parce que vous faites des études de droit que vous allez être juriste…ou même que vous avez plus de chance d’être avocat, magistrat ou tout autre métier lié au droit. Ce n’est pas parce que vous faites des études de psychologie….que vous allez finir psychologue. La corrélation filière d’étude-métier est quelque chose que vous devez commencer par corriger au risque de bien de surprises. Ensuite laissez-vous aller, enseigner, soyez malléable. Vous pourriez découvrir de belles surprises et trouver dans des chemins versatiles, des issues merveilleuses si vous savez vous adaptez et libérer votre esprit.