Café philo ce soir avec Alain Gentil. C'est toujours un plaisir d'écouter Alain dans les fauteuils de la salle des 400 coups au rouge et noir. Alain s'attaque ce soir à un sujet difficile "Science et démocratie". Il va le traiter en deux étapes.
Petit rappel de la démarche de Descartes qui fonde la modernité de la science.
Le premier précepte : ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle : c’est-à-dire, d’éviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n’eusse aucune occasion de le mettre en doute
Est-ce que cette vision est encore valable au XXI ième siècle ? L'accélération des progrès scientifiques n'est il pas devenu un problème qui rend la science dangereuse. Peu de gens comprennent vraiment les enjeux. Non seulement la physique fondamentale n'est compréhensible que par un petit nombre mais le vulgum pecus peut-il vraiment se prononcer sur le nucléaire civil en connaissance de cause ? Les questions sont sans fin.
En se référant à sa philosophie de la biologie, Hans Jonas fonde l'impératif que l'homme doit exister, vu qu'il a, comme tout être vivant, une valeur absolue qui lui est inhérente et qu'il s'agit par conséquent de protéger quoi qu'il en coûte.
J'ajouterai que pour expliquer aux scientismes de tous poils les dangers de la science, on peut aligner les mots eugénisme, clonage, organisme génétiquement modifiés, manipulation de virus, zones définitivement irradiées...
Alain mentionne aussi le transhumanisme dont j'ai parlé ici dans 3 notes consécutives sous le titre singularité. Voir aussi Raymond C. Kurzweil. Alain Gentil souligne le fait que pas mal de scientifiques et des philosophes pensent que l'avènement du transhumanisme est ni plus ni moins inévitable.