Editions Flammarion265 pages13 euros
Résumé :
Vous y croyez, vous, au prince charmant ?Jubella, une jeune journaliste, n'y croyait pas avant de rencontrer Lord Denholm, ancien magnat de la presse aujourd'hui retranché dans son manoir.Alors qu'il lui accorde une interview exclusive, Lord Denholm lui dévoile un secret : des individus sont capables de ramener des morts à la vie grâce à un simple baiser. Folie ? Mensonge ?Le lendemain de cette révélation, il meurt mystérieusement. Jubella se lance alors dans sa propre enquête...
L'avis de Dup :
Jubella, jeune journaliste londonienne, n'est que pigiste. Lorsqu'elle reçoit cette invitation pour une interview exclusive, elle n'en croit pas ses yeux ! Ce grand magnat de la presse qui se refuse à tout le monde depuis tant d'années, pourquoi elle ? Mais c'est peut-être l'occasion de vendre enfin un article dans un grand quotidien. Or le vieux Lord semble bien confus, mais surtout farfelu. Il se considère comme le dernier des princes charmants, et à ce titre, menacé. Mais si les propos du vieil homme sont étranges, ils sont appuyés par l'existence d'un tableau inconnu du célèbre peintre britannique, William Turner : Le val de la morte embrassée.
Le lendemain, Lord Denholm est retrouvé mort, dans des circonstances bizarres. Et bien sûr, la magnifique peinture a disparu... Sans parler du fait que cette enquête est une aubaine pour Jubella, sa curiosité est suffisamment piquée au vif pour se lancer sur les traces du mystérieux tableau et de l'énigme qu'il recèle. Et l'énigme est double pour la jeune fille, car toujours en sourdine revient dans sa tête la même question : pourquoi Lord Denholm s'est-il adressé à elle ?
Ce court roman propose donc une enquête légèrement teintée de fantastique pour jeune ado (12-13 ans). Personnellement je l'ai plus ressenti teinté de niaiseries... Heureusement que tous les livres destinés à la jeunesse ne sont pas ainsi, car il est clair qu'ils ne feraient plus partie de ma sélection. Sans même parler des personnages très caricaturaux, les dialogues sont trop souvent "adaptés" et du coup, rien ne fait naturel. Parfois ils rendent le personnage très nunuche, parfois l'inverse. Jubella est présentée comme une très jeune pigiste avec peu d'expérience. Sa première confrontation avec un inspecteur de Scotland Yard la transforme en une harpie qui ne s'en laisse pas conter. Ses réponses du tac au tac laisse notre inspecteur chevronné sur la touche...soit !Il y a ainsi des tas de situations qui font que l'on se détache du récit, des personnages. Elle rencontre le fils du Lord à Paris, cela ne fait pas 48 heures qu'ils se côtoient, il n'y a aucun signe d'une idylle naissante et il lui déclare qu'elle représente tout pour lui maintenant qu'il a perdu son père... Argh !Mais, je crois que ce qui m'a le plus énervée dans ce roman, c'est cette impression que l'auteur se forçait en permanence à être explicite, parce qu'il s'adressait à des enfants. Comme s'il fallait respecter un code "jeunesse" et que ce code implique que le lectorat est forcément intellectuellement diminué ! Il y a néanmoins des points positifs, et je me dois de les développer. Le fond du roman étant basé sur l'existence d'une toile inédite d'un grand peintre impressionniste, on découvre sous la plume de l'auteur toutes les facettes de cet art. Les caractéristiques et l'importance des couleurs, mais aussi les émotions que peuvent susciter une vraie oeuvre d'art. La valeur que peuvent prendre ces dernières, leur importance pour les musées, les galeries, mais aussi le trafic que cela peut engendrer, bien sûr. La distinction entre l'oeuvre originale et les copies existantes qui vont de la croûte de bas étages à celle quasi conforme... etc.Les déplacements du "Val de la morte embrassée" seront également l'occasion de faire voyager nos têtes blondes, de Londres au fin fond du Sussex, puis à Paris et ses bords de Seine, Prague et la villa Bertranka, c'est-à-dire, la maison de Mozart. Tout n'est pas perdu :)Donc un roman pour jeune ado, mêlant enquête et mystère un brin fantastique, un brin romantique. Le pitch de ce roman était bien sympa à la base, cette idée de reposer une intrigue sur une clé à découvrir dans un tableau de maître. Oui, l'idée était bonne, son exploitation en revanche ne m'a pas convaincue. Je n'ai pas aimé la fin non plus, mais après tout, les romances trouvent toujours leur lectorat, alors pourquoi pas chez les enfants aussi, n'est-ce-pas ?