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Poésie autochtone au Lion d’Or

Par Raymondviger

Des femmes de la toundra en récital

Le 23 septembre dernier, on offrait au Lion d’Or un récital de poésie féminine autochtone, dont les deux participantes les mieux connues étaient Joséphine Bacon et Rita Mestokosho.

Normand Charest – chronique Valeurs de société – dossiers Autochtone, Culture

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L’événement est présenté dans le cadre du 19e Festival international de la littérature. La salle ouvre une heure avant le spectacle, ce qui nous donne le temps de bien apprécier ce vieux cabaret accueillant, avec ses rideaux de scène de velours rouge et ses petites tables. Un décor d’une autre époque. Mais aucun fantôme dans cette salle, que des ombres douces comme dans les contes de Noël. Au milieu d’un quartier aux maisons de briques rouges.

Dans l’assistance, on aperçoit le député d’origine crie Romeo Saganash, souriant et discret. Beaucoup de visages sympathiques. C’est le nom de Joséphine Bacon qui m’a attiré dans l’annonce de cet événement, puisque je connais déjà son œuvre. Son authenticité, sa présence, sa belle voix, son accent unique autant en français qu’en innu m’avaient déjà séduit dans une vidéo au Musée McCord. Cette impression sympathique sera confirmée, ce soir.

Poésie féminine

josephine-bacon autochtone indien premières nations

Joséphine Bacon autochtone indien premières nations

Quatre femmes poètes entrent en scène. Joséphine Bacon, la première, tient la place de l’aînée dans ce groupe. Elle est si petite que parfois son lutrin la cache. Toute en retenue, jamais affectée. Ses textes parlent d’eux-mêmes. Sa présence et ses yeux s’expriment sans qu’elle ait besoin d’en faire plus. Et c’est dans cette discrétion qu’elle est à son mieux.

À ses côtés, Rita Mestokosho apporte beaucoup de force et de cohésion au groupe. Je la découvre ce soir. Elle est pourtant la première femme innue à avoir publié un recueil au Québec. Elle nous offre, également, un chant innu assez envoûtant.

Une agréable surprise : la chanteuse Kathia Rock qui s’accompagne au tambour à main. Sa voix chaleureuse et puissante est impeccable. Elle complète les deux premières poètes. Jusque là, tout est parfait. Sauf pour l’accompagnement à la guitare électrique de Jean-Frédéric Messier qui devrait être plus discret. Accompagner sans dominer, et sans forcer les lectrices à parler plus fort. La guitare acoustique aurait été préférable, à mon avis.

Moins c’est mieux

Rita Mestokosho indiens autochtone premières nations

Rita Mestokosho indiens autochtone premières nations

Quatre femmes innues sur scène, en incluant la plus jeune, Natasha Kanapé Fontaine. Malheureusement, son interprétation exagérée ne rend pas justice à ses textes, selon moi.

Je mets aussi à part Laure Morali, Française et Bretonne, dont la présence et l’œuvre (comportant des parties en langue bretonne) ne me semblent pas à leur place dans ce contexte innu.

En résumé, le français et l’innu de Joséphine Bacon et de Rita Mestokosho faisaient tout le charme de cette soirée, avec le chant de Kathia Rock. Et j’aurais préféré un mélange plus simple. Sans rien d’exotique ou de mélodramatique pour gâcher le bon goût de toundra des textes et des voix.


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