Art nègre, roman de Bruno Tessarech, eux Editions Buchet Chastel, août 2013, 240 pages, 15€.
Art nègre, roman ou récit ? Autofiction ? À la limite, ce n’est pas le problème. Le livre est excellent. Le narrateur est un écrivain qui n’arrive plus à écrire pour lui depuis longtemps. Sa situation amoureuse est compliquée, et son appartement est un bazar incroyable, où la poussière est devenue reine. Il veut payer une femme de ménage, mais avec quoi ? Il n’écrit plus, il n’y a donc plus d’argent qui rentre.
Un éditeur va lui proposer un travail de nègre. Autrement dit, il va écrire pour les autres. Tout l’art du livre est là : écrire pour quelqu’un d’autre, se mettre dans sa peau, embellir les choses ou non, quels détails mettre en valeur, faire parler celui dont on doit prendre la place, récupérer le maximum de détails…
Bruno Tessarech nous livre un très bon roman sur l’art d’écrire, mais surtout sur la difficulté d’écrire, et sur l’exercice délicat qu’est celui de la commande, celui du travail d’un nègre.
Quand tu n’écris pas tu es déprimé, et quand tu écris, tu es angoissé.