Je ne veux (surtout pas) d’enfants !

Publié le 16 octobre 2013 par Eclectikgirl

J’ai eu une enfance heureuse, puisque je n’en ai que peu de souvenirs.
Adolescence plus chaotique, mais il en va de même pour beaucoup d’entre nous.
Bref, rien de traumatisant, rien de pathologique.
Pour autant, je ne veux pas d’enfant.

Même si celui là a l’air trop marrant.

J’ai dépassé la trentaine, et je n’ai jamais ressenti ce tiraillement, cette envie viscérale des femmes à vouloir un enfant.
A vouloir être enceinte.
Mon post pourrait s’arrêter là, parce que pour moi, le simple fait de ne pas avoir viscéralement envie d’un enfant, est une justification suffisante en soi.

Mais.

Mais le monde est ainsi fait qu’il faut toujours expliquer, se raconter, légitimer ses choix dès lors qu’on sort du cadre.
LE TRUC qui m’exaspère, c’est lorsqu’on insinue que :

"Si t’as pas d’enfant, tu ne seras pas une femme, pas une femme accomplie."

Houhou ! Non, la femme n’est pas un réceptacle. Oui, elle peut être heureuse, épanouie, s’accomplir parfaitement et réussir sa vie sans avoir engendré, dès lors que c’est un choix.

Ça me débecquette qu’on puisse encore penser aux individus comme étant bridé par un déterminisme sociétal / survivaliste ( si plus de bébé, plus d’espèce humaine. Si si, on me l’a déjà dit. Comme si MA décision allait dépeupler la planète)

ha ouais … d’accord !

Pareil, entendre :
"Pense quand tu seras vieille, il n’y aura personne pour s’occuper de toi"

Han, alors d’accord, j’avais pas compris.
L’enfant, c’est une assurance-vie.
Qui te torchera le cul quand tu seras grabataire, qui te fera les courses, qui vendra tes biens pour te coller en maison de retraite.
okey okey…
Faire des enfants en espérant qu’ils seront toujours à nos cotés dans 50 ans, c’est un pari  un brin risqué, non ?
Et sans parler du fond , suintant d’égoïsme.

Qu’est-ce que j’ai entendu encore ?

"c’est pas normal à ton age"
ou, variante : " tu verras d’ici quelques années, ton horloge biologique se mettra forcement en marche. Et alors, il sera peut-être trop tard"
Ou, encore : " Comment peux-tu ne pas aimer les enfants !!" ( heu … j’ai jamais dit ça hein …)

A tout ceux-là, je leur sort mon argumentaire bien rodé :
- pas envie.
- il sera malheureux car pas désiré.
- dans 50 ans, l’enfant sera peut-être loin géographiquement, ou on sera méga brouillé, on se détestera cordialement et je pourrais me brosser pour qu’il vienne me torcher (rhoo !)
- un gosse ? Ça me coutera trop cher, et me créera trop de stress
- Pas envie d’une troisième personne dans mon foyer, qui s’immisce dans mon couple.
A deux, on est bien. On s’engueule rarement et c’est surement parce qu’on a pas d’enfant.

Possible que je ne me fasse pas que des copines avec cet article, mais cette question de maternité, je pense que ça doit rester de l’ordre du choix.
Car si on garde cette idée que "la femme est faite pour avoir des enfants", grosso modo et par extension, elle est aussi faite pour rester sagement à la maison pour bien les élever, jusqu’à minimum leur 15 ans.
Voyez ? Tant d’années de féminisme mises à mal avec juste cette petite phrase pleine de sous-entendu, que j’entends pourtant trop souvent : "bhen … pourquoi t’as toujours pas d’enfant ?"

Ps : l’image à la une est la couverture d’un BD qui m’a l’air bien sympa :

Véronique Cazot et Madeleine Martin
"Et toi, quand est-ce que tu t’y mets", éd. Fluide-G