Avec Le Prince Miiaou, Marc-Antoine Roudil explore dans son nouveau film le thème de la conception artistique. A travers ses joies, ses plaisirs et ses difficultés, il a suivi pendant plus d’un an la chanteuse Maud-Elisa Mandeau, alias Le Prince Miiaou sur scène. Brève entretien avec un réalisateur qui aime filmer de près ce qu’il appelle "la fiction du réel".
Tout d’abord, pour ce qui est de votre filmographie, vous réalisez essentiellement des documentaires. C’est un format qui vous plaît. Pourquoi ne vous essayez-vous pas à la fiction ?
Parce que je crois plus à la fiction du réel qu’au réel dans la fiction !Comment vous est venu l’idée raconter « la conception artistique » comme vous l’avez fait avec Le Prince Miiaou ?
C’est le plaisir du cinéma du réel, rencontrer et travailler en cinéma à partir de la rencontre, essayer de la faire partager et avec Maud-Elisa [Mandeau, alias Le Prince Miiaou, ndlr] ce fût une très belle rencontre, unique…
Dans Le Prince Miiaou, vous filmez très proche de Maud-Elisa Mandeau. Vous n’aviez pas peur qu’elle soit intimidée, perde son naturel, et que cela porte ses conséquence sur la sincérité des propos du film ?
J’aime filmer proche des corps et j’ai aimé filmer Maud-Elisa se sachant filmer. Puis j’ai confiance dans ce que le cinéma peut produire, et nous avions confiance l’un dans l’autre.Lorsque Maud-Elisa enregistre le texte de ses chansons, on la sent crispée, tendue, et surtout en difficulté à ce moment-là. Cela semble désagréable pour elle. Selon vous, la création artistique fait-elle passer forcément par des moments de « souffrance morale », de dur labeur ? Ce processus de création ne vient-il pas parfois naturellement ?
Je ne sais pas…Mais rien n’est facile !Et c’est délicat d’être filmé dans l’intimité d’un processus de création….On sent tout le long du film que l’artiste (Maud-Elisa) ne veut pas troquer sa création personnelle contre des chansons plus commerciales. Aujourd’hui, c’est plutôt l’inverse qui se produit et qui attire le « consommateur ». Pensez-vous que l’art (en général) est en danger ?
Tant qu’il y aura des hommes il y aura de la création. Plus ou moins bonne, mais ce n’est pas nouveau….Le film est plutôt construit pour provoquer le débat, et éveiller les consciences. Le Prince Miiaou ne sera pas largement distribue en salles. Pensez-vous qu’il vaille la peine de se battre encore pour la création artistique ?
Merci ! Je fais des films pour qu’ils soient vus avec une envie de faire partager une expérience, une rencontre…Pour finir, en tant que réalisateur, et après vous êtes intéressé au sujet avec Le Prince Miiaou, comment définiriez-vous le mot « art » ?
L’art c’est le propre de l’homme ! 0.000000 0.000000