L’histoire se déroule dans un futur proche post-apocalyptique et invite à suivre les pas de deux adolescents qui intègrent l’enceinte fortifiée de la colonie n°16, également appelée « Fort Apache ». Les deux frères Goodwoody sont des « brebies galeuses » qui se font systématiquement expulser de chaque camp fortifié qu’ils rejoignent car ils éprouvent beaucoup de mal à se plier aux règles très strictes qui régissent ces petites communautés confrontées à une menace extérieure visiblement redoutable.
Lors de cette mise en bouche, Benjamin von Eckartsberg montre donc le fonctionnement de ces campements retranchés, ne dévoilant le visage de l’ennemi qu’en toute fin de tome. Il se contente donc de présenter les différents protagonistes, tout en laissant planer une menace, certes invisible, mais bel et bien présente. Le scénariste propose donc un récit d’anticipation assez classique mais parfaitement maîtrisé et particulièrement prenant.
Visuellement, le graphisme de Thomas von Kummant est de toute beauté. Outre des décors fourmillant de détails et des personnages réalistes et très expressifs, il installe une ambiance faussement optimiste à l’aide d’une colorisation chaude. Si ces couleurs printanières sont encore mises en avant par l’absence d’encrage, l’auteur parvient tout de même à y insuffler une menace latente, qui dévoile son visage en fin de tome. Le récit laisse alors une part plus importante à l’action et vire vers l’horrifique, abandonnant le lecteur avec l’envie de découvrir la suite au plus vite.
Une lecture vivement conseillée que vous retrouverez également dans mon Top de l’année !