Paradigme d'une "disruptive innovation", l'e-paper (quelle que soit au fond sa technologie d'affichage e-ink) relié à la culture Web 2.0, a forcément des effets déstructurant, contrecoups que l'édition classique tend à absorber en réduisant la portée de la révolution numérique à celle d'une palette de nouveaux outils intéressants et incontournables, hier en bureautique, aujourd'hui en production, bientôt pour la diffusion.
Mais c'est là ne s'intéresser qu'à la partie visible de l'iceberg, faire peu de cas des évolutions sociétales et culturelles et de ce qui nous attend dans ce siècle.
Certes, l'édition s'adapte, mais, je ne perçois pas une véritable dynamique de changement, à l'échelle des enjeux et des mutations en cours.
Il y a à peu près un an aujourd'hui, Clément Laberge (alors Directeur des développements numériques pour l'éducation, et depuis Directeur du développement numérique en charge de la définition de nouveaux modèles économiques, auprès du groupe Editis) me faisait reproche au cours d'un déjeuner de certains de mes propos que j'avais tenus dans une interview que j'avais donnée à Libération (Frédérique Roussel pour son dossier : XXIe siècle, le livre se déchaîne, dans Libération du 28 avril 2007).
J'y avais été, il est vrai, réservé sur la vision et l'ambition de l'édition en termes d'avenir du livre et de la lecture conçus autrement que comme des marchandises : « Les principaux freins, avais-je dit dans cette interview, sont de l'ordre du conservatisme... »
Un an après je pourrais tenir de nouveau les propos que je tenais dans cette interview : C'est la lecture qu'il faut sauvegarder...
Historiquement l'édition, telle que nous la concevons aujourd'hui, est apparue de la librairie vers 1730, les libraires étant alors eux intimement liés à l'impression et à la fabrication des livres.
Aujourd'hui, l'enjeu principal n'est pas dans la numérisation ou le développement de readers - ou liseuses