L'auteur, Benoite Groult, rend hommage à Olympe de Gouges, la première féministe moderne hélas oubliée. Elle mérite pourtant la reconnaissance de toutes les femmes.
Née en 1748, elle a une enfance pauvre, sans instruction. Jeune veuve, elle se rend à Paris avec son amant et se lance à corps perdu dans la politique et le féminisme. Selon elle, «La femme a le droit de monter sur l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune»
Olympe de Gouges a été la première française, en 1791, à formuler une «Déclaration des droits de la Femme» qui pose le principe de l'égalité des sexes.
Son combat contre l'oppression des femmes et contre l'esclavage des Noirs était pour l'époque précurseur. Elle sera d'ailleurs la seule femme citée en 1808 dans la «Liste des hommes courageux qui ont plaidé ou agi pour l'abolition de la Traite des Noirs».
De plus, elle a réclamé le droit au divorce et à l'union libre; défendu les filles-mères et les enfants bâtards.
Quelle dose de culot, de courage, quelle force de caractère pour défendre ces idées si novatrices !
Elle fut encore la première à parler d'assistance sociale, d'établissements d'accueil pour les vieillards; elle propose la création de tribunaux populaires, dénonce l'hygiène déplorable des hôpitaux et des maternités. Pour financer son programme social, elle lance même l'idée d'un impôt sur le luxe.
Toutes ses audaces lui attirent beaucoup d'ennemis.
Elle dérange les hommes qui l'ignorent ou la ridiculisent et les femmes qui préfèrent garder un silence prudent. Olympe de Gouges s'en prend même à Robespierre «cet ambitieux sans génie et sans âme».
Son aplomb et la fidélité à son idéal la conduiront devant le Tribunal révolutionnaire.
Ses affiches placardées dans tout Paris signeront son arrêt de mort.Elle sera guillotinée à l'âge de 45 ans.
J'ai été stupéfaite devant la détermination et l'énergie de cette femme pour ses idées avant-gardistes et son courage.
Deux siècles après, son combat est toujours d'actualité. La place des femmes en politique, dans le monde des affaires ou plus généralement dans la société le démontre.
Et si Olympe de Gouges entrait au panthéon en 2014, elle serait la troisième femme (pour 71 hommes) à avoir cet honneur.
Une juste reconnaissance pour cette personnalité hors normes!
Elise