Cette troisième coopération entre Levaray et Effix est une fiction. Paul Lafargue, nom emprunté pour brouiller les pistes, a été une des victimes du « plan de sauvegarde de l’emploi » qui, pour permettre de maintenir sont rang parmi les sociétés les plus compétitives, a obligé la multinationale FFI à se séparer de certains de ses « collaborateurs ». Lafargue, simple ouvrier de cette entreprise de produits chimiques, ne s’est pas battu et a empoché les primes de licenciement.
Sa situation précaire de chômeur va affecter sa vie privée : sa femme et son jeune fils vont quitter le domicile conjugal. Lafargue décide alors de se venger contre celui qui a détruit sa vie : le président de FFI.
Ce nouveau volet est un thriller original de par sa critique sociale. Les histoires d’hommes qui n’ont plus rien a perdre sont nombreuses. Mais ici Levaray va au-delà de la figure méprisante du mauvais patron et détail les rapports de force dans l’entreprise : l’appât de la promotion, les syndicats et les actionnaires.
Les ficelles du scénario sont parfois un peu grosses notamment lorsque Lafargue parvient facilement à passer les mailles des filets de sécurités sans encombre.
Hormis la critique du capitalisme omniprésente, le récit tient en haleine jusqu’à la fin. Le héros (antihéros ?) va-t-il buter ce salaud ? Hé ouais, chez Levaray le méchant c’est le patron. Certains vont sans doute trouver se positionnement simpliste, mais lorsque que l’on regarde le comportement des « élites », elles ont une vision méprisante du petit peuple et des lois lorsque que ces dernières les restreignent dans leurs magouilles et c’est ce que montre Levaray.
Dans ce monde de suceurs et d’hypocrites, on attend qu’une chose, que Lafargue mette à bien son projet.