Ça y est, après des années de dégringolade, Dexter a enfin mis fin à son calvaire dans une 8e et dernière saison qui aura au moins, pour une fois, le mérite de mettre tout le monde d’accord. Retour sur les plus gros malaises (ou moment les plus nerveusement hilarants, selon l’humeur), de ce final.
On oublie tout, on recommence
On commence évidemment avec le début de cette saison qui n’apporte aucune réponse sur la gestion du final de la saison précédente : le meurtre de Laguerta. L’enquête a apparemment mené nulle part et a juste incité Debra à s’éloigner un peu, mais comme par hasard, aucune incidence sur la vie de Dexter qui ne provoque absolument aucun soupçon chez ses collègues. « Plus c’est gros, plus ça passe» comme on dit.
Vogel, la mère ratée
La bonne idée pour la conclusion : revenir aux origines. Et en ce sens, l’introduction du Dr Vogel comme instigatrice du fameux code que suit Dexter depuis ses débuts était bien vu et lui permettait d’avoir une figure maternelle, ce qui était plutôt inédit. Mais très vite la dame, pourtant campée par une Charlotte Rampling à la classe incomparable, change de caractère à chaque épisode, ne sachant jamais ce qu’elle veut (l’amour de Dexter, retrouver un fils qui arrange bien les scénaristes qui étaient en panne d’idée pour trouver un serial killer insipide) et va faire doublon avec les 2 autres personnages féminins du show. Alors qu’elle avait tout le potentiel pour être une menace psychologique malsaine pour Dexter, elle sera finalement exécutée dans l’anonymat total à 3 épisodes de la fin.
Masuka a perdu son sens de l’humour
Depuis le début, Masuka est un peu la caution « humour» de la série avec ses blagues graveleuses qui tombent toujours à plat auprès de ses collègues. A côté, il n’a jamais eu d’histoire intéressante. Mais comme il fallait combler certains trous cette année, les scénaristes ont décidé de lui offrir une petite histoire perso en lui adjoignant une nouvelle assistante qui s’avère être sa fille et qui, en plus de bosser pour la police, est aussi strip-teaseuse. Evidemment, aucune conclusion ne sera apportée à cette petite histoire qui n’a aucun lien avec le reste et dont on se contrefiche. Même les autres personnages ne sont pas au courant de l’arrivée de cette nouvelle venue. Et on ne vous parle pas de Batista et Quin qui font toujours du sur place et ne servent que de pot de décoration dans le bureau.
Ah bon, il y a Sean Patrick Flanery ?
Toujours à la recherche d’une carrière depuis la fin des Aventures du jeune Indiana Jones, Sean Patrick Flanery pensait sans doute pouvoir revenir sur le devant de la scène avec un rôle récurrent dans cette dernière saison de la série. Malheureusement pour lui, il ne sera qu’un énième soupirant de Deb qu’elle ignorera tout autant que le spectateur. Et le pire dans tout ça ? En plus de ne pas avoir couché avec la soeur de Dexter, il sera à jamais « le flic débile qui a libéré le serial killer qui a tiré sur Deb» . Quelle gloire !
Fucking Debra
Debra déprime depuis 6 mois après avoir appris que son frère était un serial killer et qu’elle ai été forcée de tirer sur Laguerta. Pas de problème, en 3 épisodes elle sera de retour en pleine forme et allumera son nouveau boss, Quin, … Changeant d’avis à chaque épisode sur son frère ou son job, elle reste le seul atout émotionnel de la série grâce à relation avec Dex. Après un suspense pauvrement écrit (elle se fait tirer dessus, après une opération faite en 10 minutes se réveille et va beaucoup mieux, puis décide tout simplement d’arrêter de respirer), il était naturel de la sacrifier pour que Dexter puisse partir en paix et tenter d’apporter un peu d’émotion. Notre seul regret, ne pas l’avoir entendu prononcer son épitaphe qui devait sans doute commencer par « fuck…»
Hannah bientôt dans Masterchef ?
La présence de Yvonne Strahovski était sans doute le seule intérêt de la saison précédente et son histoire avec Dexter n’étant pas terminée, nous savions très bien qu’elle serait de retour. Et elle commence fort en droguant Dex et sa sœur. Puis le cœur reprend le dessus et elle va habiter chez Debra et lui faire la cuisine pendant tout le reste de la saison. Finie l’empoisonneuse, elle devient en un clin d’oeil la maman cuisinière adorée de Harrison.
Dexter, une nouvelle vocation, bucheron
Dexter n’est plus que l’ombre de lui-même. Cela fait bien 2 saisons qu’il ne tue plus (ou presque, ou c’est pas vraiment de sa faute). Mais maintenant il a des sentiments, il aime sa sœur, Hannah, son fils, et il ne voudrait pas que son « dark passenger» leur cause problème. Devenu un vrai nounours, on pensait effectivement que le suicide dans une tempête après avoir abandonné le corps de sa sœur au milieu de l’océan était la solution la plus honorable (à défaut d’être originale) pour en finir dans l’indifférence générale. Mais non, en plus d’avoir détruit tout le potentiel psychologique du personnage depuis 3 saisons, on va finalement le garder en vie pour le montrer dans la dernière minute de la série. Il n’est pas mort mais, le regard vide, la barbe hirsute, il a préféré devenir bucheron.
Harrison sur un tapis roulant
Enfin, comment ne pas conclure sur cette scène épiquement navrante. Harrison monte donc sur le tapis de course de son père, met le rythme à fond et se casse la figure devant le regard horrifié d’Hannah. La première fois qu’on entend le môme décrocher un mot et c’est pour faire l’idiot ! Et pire que ça, en plus de jouer de manière particulièrement mauvaise, le petit incite les autres acteurs à se mettre à son niveau (toutes les scènes avec Harrison sont particulièrement lamentables). Ici, on creuse vraiment dans le ridicule et c’est aussi pathétique que nerveusement hilarant. D’une certaine manière, cette scène illustre à elle seule la manière dont la créativité de la série s’est cassée la figure, preuve que les scénaristes avaient finalement le sens de la métaphore.
Voilà donc une manière de bien rigoler devant Dexter, l’imaginer comme une mauvaise sitcom.