13 Octobre 2013, Le Dôme.
Drôle d’enchaînement ce week end avec deux concerts hip hop que presque tout opposait.
Samedi les Californiens de The Coup ont livré dans l’accueillante mais improbable salle des fêtes de Venelles une nouvelle claque funk et Marxiste encore plus réussi que leur passage il y a quelques mois au Cabaret Aleatoire, devant quelques dizaines de motivés.
Ce soir c’est la star multi millionaire Lil Wayne qui vient relever les compteurs dans un Dôme presque comble.
Il y avait Mac Miller en première partie mais le bougre a oublié d’affréter des mini bus pour les habitués du quart d’heure marseillais des plus petites salles, c’est con, j’avais bien envie de bouger la tête sur son "Knock knock".
Bon, c’est parti pour une bonne heure d’attente en compagnie d’un pote qui a réussi à avoir une place bradée, déjà déçu par pas mal de stars du genre mais quand même curieux de voir la bête en live.
Pas forcément pour ses derniers méfaits discographiques (le dernier en date est quand même un featuring avec Paris Hilton) mais pour ce personnage un peu fou parfois capable du meilleur.
Il a beau avoir débuté sur le devant de la scène voilà presque 15 ans, son public Marseillais est majoritairement adolescent, hystérique à chaque fois qu’il se voit filmé sur écran géant pendant le changement de plateau.
Il est un peu plus de 22 heures lorsque le rideau tombe et dévoile le décorum tape à l’œil de Mr Carter.
Le dj est perché sur une plateforme estampillée YM (du nom de son label Young Money), les musiciens en second plan et au centre de la scène…une piste de skateboard.
Et donc des skateurs qui viennent faire quelques flips alors que résonnent une batterie bien bourrine et des guitares que n’auraient pas renié Guns N Roses, ça promet.
Ovation énorme à son arrivée presque touchante "hey c’est ma fille au téléphone, bonne nuit chérie" puis silence de cathédrale lorsqu’il interpelle façon stand up ses adorateurs et ses admiratrices en très grand nombre comparé à d’autres concerts du genre.
Les casquettes nous en tombent en entendant son discours angélique : "J’ai trois choses à vous dire : 1) je crois en Dieu 2) je ne suis rien sans vous et plus important 3) je ne suis rien sans vous".
Les tubes récents s’enchaînent entre deux "make some noise", le son est parfois très limite mais souvent massif, le groupe en fait des caisses mais ça va bien avec l’énergie déployée par le Louisianais.
"Rich as fuck", "Bitches Love Me" ne font pas dans la demi mesure, les plus anciens "Fireman" et "Lollipop" font toujours leur effet, "I Ain’t Got No Worries" et "Bandz a Make Her Dance" font regretter qu’il n’y ait que lui sur scène s’épaulant de voix pré-enregistrées de Rick Ross ou Juicy J.
Entrecoupées d’interventions sirupeuses à souhait, du genre "tenez votre ami par l’épaule et levez votre majeur en l’air", "j’vous kiffe, vous qui n’êtes pas défoncés".
A peine une demi heure que déjà la star quitte la scène laissant place au dj enchaîner quelques morceaux (souvent meilleurs que ceux joués ce soir), c’est donc devenu une tendance lourde et bien relou après la longue interlude en plein concert des Pharcyde à Marsatac.
Il revient pour haranguer sur l’hypnotique "A Milli", un des meilleurs moments de ce show très calibré, pas spécialement désagréable mais pour ne pas changer très court.
Les lumières se rallument sans aucun rappel, mais également sans sifflet, avec la conclusion bras d’honneur la plus drôle entendue cette année : "Merci d’être aussi nombreux à porter ma marque de fringues, ça fait chaud au cœur".
D’aucuns auront le sentiment de s’être fait un peu rouler, on comprend mieux le coup du skate après coup.