Dans mon dernier billet sur les frasques politiques aux États-Unis, j’insistais sur le fait que tout cela n’était que du show. Je persiste, cependant, il semblerait que les motivations et les raisons de cette crise s’éclaircissent.
Avant de vous parler du potentiel agenda secret d’Obama, voici un point sur la situation.
Les négociations sont au point mort. Les États-Unis devraient atteindre leur limite de la dette le 17 octobre, alors que les mesures extraordinaires (lisez manipulations comptables) auront été épuisées.
Le 17 octobre ils disposeront de $30 Mds et d’éventuels revenus fiscaux pour respecter leurs obligations. The Bipartisan Policy Center prévoit que les US seront à court de liquidités quelque part entre le 18 octobre et le 1er novembre.
Les dates de paiement clé :
- 22 octobre – paiement sécurité sociale ($12 mds)
- 30 octobre – paiement Medicaid aux fournisseurs ($2 mds)
- 31 octobre – paiement des intérêts sur la dette publique ($6 mds)
- 1er novembre – Medicare + Sécu + militaire & vétérans ($58 mds)
Si l’état rate des paiements avant le 31 octobre, cela devrait alourdir les conséquences du « shutdown ».
Mais s’il rate les paiements du 31 sur les intérêts de la dette, les États-Unis d’Amérique seront officiellement en situation de défaut sur leur dette pour la première fois depuis 1979.
À l’époque, le cout d’emprunt US avaient augmenté d’environ 60 points de base. Tout cela aura donc un cout.
Obama a-t-il un agenda secret ?
Il est envisageable qu’Obama soit dans une situation « gagnant- gagnant ». Il a plutôt bien réussi sa communication, et les républicains de l’opposition semblent porter le chapeau dans la débâcle actuelle.
Si les républicains ne lâchent pas de lest, Obama pourrait bien tenir jusqu’à un défaut de paiement, pour ensuite pointer du doigt les républicains. Cela pourrait lui permettre de reprendre le contrôle du Congrès lors des élections en 2014 vu qu’il dispose de l’appui des médias.
Juste en passant, un pouvoir plein (Congrès + Senat) lui permettrait de faire passer les hausses d’impôts que les républicains bloquent. Il aurait le champ libre pour le reste de son ultime mandat (le Sénat étant déjà démocrate).
À l’inverse si les républicains cèdent, que la crise est résolue avant un défaut, Obama gagne quand même la bataille.
C’est une guérilla politique bien réelle. Le plein Pouvoir exécutif est la carotte.
Publié sur ObjectifEco