Quand on parle de Gastronomie, l’usage veut que l’on retombe très vite sur les bons vieux poncifs: travail artisanal, terroir, passion, etc… tout cela manquait furieusement de contemporanéité, voilà un manque plus que comblé avec l’arrivée d’une offre « tout digitale » avec le lancement du site www.madeleinemarket.com. Darkplanneur en hommage à la semaine du goût, a interviewé les créateurs de cette disruptive Gastronomie 2.0: ils sont jeunes (dignes représentants de la fameuse Generation Y), ils sont beaux, ils sont talentueux, et ils ont FAIM!
Darkplanneur: Qui êtes-vous Jules Trecco et Geoffrey La Rocca?
Madeleine Market: Nous sommes deux jeunes entrepreneurs de 24 et 26 ans…Jules ex-ESCP Europe, ancien analyste M&A Leonardo & Co et VC dans le fonds d’investissement de Marc Simoncini Jaïna Capital, et Geoffrey qui a débuté comme journaliste chez NextradioTV (RMC/BFM), suivi de 2 ans de voyages présidentiels, puis par la suite a dirigé la stratégie digitale du même groupe media.
D: Expliquez – nous votre aventure Madeleine Market? Quelques chiffres clefs?
MM: Nous étions tous les deux des passionnés de gastronomie, nous avons eu l’occasion de partager de très bonnes tables. Partant du constat qu’il n’y avait pas d’acteur leader sur le secteur de l’épicerie fine, nous avons souhaité lancer MadeleineMarket.com, épicerie fine recommandée par le Gault & Millau et des nombreux chefs étoilés. MadeleineMarket.com c’est aujourd’hui 40 000 membres, 5000 références et 260 marques de grande qualité. En 2013, l’entreprise devrait atteindre 1 million d’euros de chiffre d’affaires.
D: Comment arrivez-vous à dépasser le frein du web pour réussir à challenger des institutions telles que Fauchon, ou la Grande Epicerie?
MM: Contenus, Contextualisation et Arguments d’autorités sont nos atouts pour challenger cet univers qui est resté uniquement physique. Du Contenu exclusif réalisé uniquement pour Madeleine Market, la mise en scène de grandes marques et de produits artisanaux ainsi que la caution du guide Gault & Millau et des chefs étoilés nous permettent de plonger le consommateur dans l’univers de la gastronomie et de combler le manque de proximité physique avec le produit.
D: Combien de chefs collaborent à l’aventure Madeleine Market? Comment êtes-vous arrivés à les convaincre?
MM: Aujourd’hui, 14 chefs ont rejoint l’aventure MadeleineMarket.com (Gilles Goujon, Arnaud Lallement, Anne-Sophie Pic, William Frachot, Akrame Benallal…). Il parraine notre initiative de démocratisation de la gastronomie sans la désacraliser. Ils nous fournissent également du contenu (recettes, conseils, tribunes).
D: Comment se porte la Gastronomie française en 2013?
MM: Malgré la crise, elle se porte plutôt bien même si les restaurateurs de province souffrent beaucoup. Le marché de l’épicerie fine en lui même progresse, les français ne se privent pas d’un “diner presque parfait”. Il y a cependant un déficit de distribution des bons produits hors de l’ile-de-france. Internet répond à cette problématique. Deux tiers des commandes de MadeleineMarket.com concernent la province aujourd’hui.
D: Expliquez nous votre nouveau concept de « cagette des chefs »?
MM: Chaque mois, un chef étoilé proposera sa sélection de produits. Il s’agit de produits d’artisans de talents ou de marques qui ont la confiance du chef. Ce sera l’occasion pour nous de référencer de nouveaux produits et de les proposer dans le circuit traditionnel de vente. Cette cagette de chef sera proposée à 39,90 euros par mois, livraison incluse, sans engagement.
D: Vous vous associez à la semaine du goût, pourquoi particulièrement cet évènement?
MM: Il n’y a pas d’association précise avec cet événement mais disons que c’est pour nous un événement qui permet de mettre la gastronomie sur le devant de la scène, d’éduquer le consommateur. Le digital est de plus en plus présent dans nos vie, il faut démocriser la consommation online, notamment des produits fins.
D: Votre point de vue sur la fameuse tendance « Bistronomie » qui s’est emparée de la cuisine Française?
MM: En France, il y a pour nous deux tendances : celle de la bonne et celle de la mauvaise cuisine. La gastronomie peut concerner tous les français peu importe son pouvoir d’achat, il suffit de connaître les bons produits, les bonnes adresses. Même à Paris on peut très bien déjeuner ou diner pour 15 euros.
D: Vos adresses incontournables pour cette semaine du goût?
MM: Les restaurants Akrame, Guy Savoy, Le Petit Vendôme, le Breizh Café, le Fish Club, le Camélia du Mandarin Oriental, le 39 V
D: Quelles innovations / nouveautés pour 2014?
MM: Notre application mobile est prête et sera vraiment poussée à partir du 1er trimestre 2014.
Nous ouvrirons également notre plateforme à d’autres types d’acteurs (boucheries, poissoneries, maraichers, pâtisserie, etc.). Notre idée est de syndiquer les meilleurs acteurs et de s’imposer comme leader du secteur.