Alors que 300 tonnes d'eau radioactive continuent de se déverser quotidiennement dans le pacifique, et que l'on pêche désormais du thon radioactif sur la côte ouest des Etats-Unis, Tepco doit extraire 1300 barres de combustible radioactif usagé de la piscine du réacteur n°4 d'ici deux mois. Cette piscine est sérieusement endommagée et menace de s'effondrer. Tepco, qui manque de moyens et de compétences, va jouer avec 15 000 fois Hiroshima.
Selon Arnie Gundersen, ingénieur depuis 40 ans dans l'industrie nucléaire pour laquelle il fabriquait autrefois des barres de combustible, celles du cœur de l'unité 4 sont inclinées, endommagées et fragilisées au point de s'effriter. Les caméras ont montré d'inquiétantes quantités de débris dans la piscine, qui est elle-même endommagée. Dans une interview, Arnie disait : "Ils ont admis que tout le bore s'était désintégré. Cela peut enclencher une réaction en chaîne nucléaire si les barres arrivent en contact les unes des autres dans la piscine."
Que la tentative échoue, les barres pourraient se retrouver exposées à l'air et prendre feu, dégageant d'horribles quantités de radiations dans l'atmosphère. La piscine pourrait même s'écraser au sol, déversant les barres dans un tas qui pourrait entrer en fission et peut-être exploser. Le nuage radioactif qui en résulterait menacerait la santé et la sécurité de nous tous.
La première retombée de Tchernobyl en 1986 a atteint la Californie en dix jours. Fukushima en 2011 est arrivé en moins d'une semaine. Un nouvel incendie de l'unité 4 déverserait un flot continu de poisons mortels radioactifs pendant des siècles.
L'ancien ambassadeur Mitsuhei Murata dit que des rejets à grande échelle de Fukushima "détruiraient l'environnement mondial et notre civilisation. Ce n'est pas compliqué, ça dépasse tout débat sur les centrales nucléaires. C'est un problème de survie humaine."
Les risques techniques et scientifiques pour le vidage de la piscine de l'unité 4 sont spécifiques et redoutables, dit Gundersen. Mais ce doit être fait avec 100 % de perfection.
Mediapart appelle à un rassemblement des compétences et des ressources de l'espèce humaine pour mener cette opération à bien.
Pétition à à l'ONU et à la Maison Blanche ici
Au delà de cette opération ponctuelle, la quantité de césium léthal stockés en urgence, sans sécurité, équivaut à 85 fois Tchernobyl. Une nouvelle catastrophe naturelle répandrait ce poison dans l'environnement.
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Dépêche Reuters à l'origine de cette info ...