Finalement, le printemps aide le Sushi à entretenir de bons rapports avec sa dépression. Même si à la base, ce n’était pas gagné.
Tout d’abord, ce printemps ressemble à une mousson égarée en zone tempérée. Ce qui est très bénéfique pour les coups de blues, et permet de maintenir la dépression a un niveau tout à fait correct pour un mois de mai.
De plus, le printemps a quelques effets secondaires que le Sushi oublie chaque année, mais que la saison se charge vite de lui rappeler. Le Sushi souffre d’allergies.
Tout d’abord, le Sushi crut qu’il s’enrhumait facilement dès les premiers beaux jours venus. L’auteure de ses jours, voyant son petit larmoyant et reniflant, le choyait et le couvrait d’épaisseurs supplémentaires au couleurs chatoyantes pour que ce Sushi si fragile survive jusqu’à l’été. On ne rigolait pas avec les sinus du Sushi.
Puis l’auteure de ses jours remarqua que son petit était moins atteint en zones urbaines. Sauf en zone urbainement boisée. Ce jour-là, elle se rendit compte que son rejeton, parmi ses innombrables qualités, était allergique à certains pollens.
Tous les ans, le Sushi devenu grand et indépendant - à défaut d’être fort - oublie qu’il souffre d’allergies. Le fait qu’il ne soit pas allergique à tous les bourgeons bourgeonnant ne l’aide pas. Ce n’est qu’en passant près d’un arbre, d’une jardinière ou d’un espace vert qu’il sent brusquemment sa gorge se polleniser, ses yeux s’embuer et son nez fourmiller. Et il se dit que le printemps est une bonne saison pour en vouloir au monde entier.