Paru aux éditions Le Pré aux clercs collection Pandore en septembre 2013
273 pages
Appréciations personnelles :
Je remercie les éditions Le pré aux clercs et Livraddict pour ce partenariat.
J'avais rencontré la plume de Justine Niogret dans Mordred qui m'avait captivé dans son univers des chevaliers de la table ronde . Je me suis donc jeté sur ce petit ouvrage qui - je le pensais en tout cas - était destiné à un lectorat plus jeune.
En effet, je pensais que la collection Pandore des pré aux clercs était plus destiné à un lectorat jeunesse- young adult mais cet ouvrage même s'il est accessible est d'une noirceur qui me fait plutôt penché vers des lecteurs plus matures.
En effet, la noirceur que j'avais déjà un peu rencontré dans Mordred est ici encore multiplié , on frôle le malsain et le glauque dans certaines scènes et le talent de l'auteur à donner des images très nettes de son univers au lecteur avive encore plus cette sensation.
J'ai cependant parcouru cet ouvrage avec avidité . On cherche la petite étincelle, l'espoir qui va naître dans toute cette noirceur et comme notre héros, Saxe, on y croit , on le vit et on avance à ses côtés.
Les sentiments si ce n'est la peur sont pourtant très absent de ce récit. Quoi de plus normal me direz-vous dans un monde où les humains ne sont plus que l'ombre d'eux-même et que les robots ont pris une grande place mais faute d'entretien se dégradent eux-aussi. Ce manque d'émotion a crée une distance entre moi et les personnage du récit , j'ai souvent eu du mal à me sentir impliquer par les aventures de Saxe et Dresde . Uniquement spectatrice d'un récit , j'en ressors souvent un peu déçue....
Il est difficile de parler des personnages même s'ils sont peu nombreux dans cet ouvrage . En effet, on a donc Saxe, le jeune humain plein d 'illusions, Dresde le golem qui l'accompagne et Pue la viande un autre golem foncièrement déjanté et sombre...
Saxe présente la candeur de la jeunesse . Il n'a pas encore été atteint par la résignation et le désespoir. Il veut un monde meilleur et se donne les moyens de l'obtenir. Il ne s'attend pas forcément à se qu'il va découvrir . Ce voyage qu'il entreprend pour s'échapper va le faire mûrir et ouvrir les yeux mais malgré les horreurs qu'il traverse il ne perd pas son objectif et j'aime assez ça dans le caractère du héros : cette capacité à aller jusqu'au bout quoiqu'il arrive.
Dresde est le robot qui a tellement évolué qu'il est à la porte des sentiments. Malgré la froideur de son aspect et souvent de son comportement, on se rend compte qu'elle se met à ressentir des choses . Sa résignation non humaine est ébranlé par la volonté et l'espoir de Saxe . On se rend bien compte de son évolution lorsqu'elle est obligé de perdre son "humanité".
Pue la viande est l'inverse absolu de Dresde , purement mécanique , il a cependant lui aussi évolué mais dans la noirceur . Sa volonté réside dans l'espoir de redonner la superbe à la cité éteinte et détruit pour se faire tout ce qui lui paraît en demi-teinte . Lorsqu'il découvre la tentative de Saxe et Dresde de fuir ce "monde" , il n'a de cesse que de les en empêcher .
Une lutte qui n'est effective qu'à la fin mais une tension pesante plane sur le voyage de Saxe et Dresde dans ce monde de désolation.
Le dénouement est surprenant je ne m'attendais pas à tant de lumière dans un récit aussi sombre . Il représente la bouffée d'oxygène que j'attendais tout au long du récit.
En effet : Un récit de science-fiction surprenant, très pesant par sa noirceur et la lente dégradation du monde technologique poussé à l'extrême. On a du mal à s'attacher ou même à se sentir impliquer par le voyage de Saxe et Dresde mais le talent de l'auteure à nous accrocher à son histoire nous font parcourir le récit avec aisance même si un malaise plane sur certains passages.
Un récit incomparable qui dérange mais où la lumière finit par éclairer le lecteur.
NOTE : 7 /10
Plus d'infos sur le site des éditions Pré aux clercs ICI
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